Je fais ce que je fais #6
une semaine de performances
ouverture au public le samedi 8 avril de 10h à 19h
partout dans l’école
Quelques lignes fondatrices ci-dessous :
Nous voici à la sixième année de la journée performance : "je fais ce que je fais 6" comme le titre le laisse (le dit) envisager, nous partons du désir de partager.
Des formes hétéroclites et parfois innommables qui rejouent l’enjeu du vivant.
Des champs d’investigation du geste qui investissent et accompagnent aussi bien le monde du travail que notre propre quotidienneté, sans pour autant se délecter des formes qui engagent les outils de la scène, du théâtre et de la danse; des champs ou les corps résistent.
Mais avant tout, un échange et une rencontre entre plusieurs étudiants de différentes écoles d’art et formations en danse liées au CCN pour parler et dire où nous en sommes avec cette forme d’expression que nous tentons avec investissement de mettre en acte et en pratique.
Partager ses matériaux de recherche; j’aime parler d’un passage à l’acte, d’une précipitation où les «résolutions» apparaissent et donnent lieu à des déterminations que nous appelons "l’être en représentation", une forme qui accepte de se laisser regarder.
Une organisation de la cafétéria où nous investissons des formes de convivialité qui pensent et créent une manière de se retrouver par la réalisation d’actions «cuisinières» qui permettent de pervertir les espaces de travail en les rendant multiples et variables.
Je dirais : une pédagogie de l’agir et de l’invitation au plus proche de ce que je défends depuis longtemps aussi bien liée à ma propre expérience de l’évolution en groupe que sur le regard bien veillant ou pas des autres pour penser des débordements du temps et affirmer des subjectivités en mouvement.
Voici ses finalités mais aussi ses propositions.
Invités
Voici quelques lignes du programme et ses invités.
Cette année nous invitions les étudiants de la Haute école des arts du Rhin à Strasbourg avec l’accompagnement de Lidwine Prolonge, de L’École d’enseignement supérieur d’art de Bordeaux, et de l’École supérieure d’art de Cambray.
Cette année pendant la semaine du 4 ou 8 avril, nous aurons trois artistes invitées : Anne Lise Le Gac, Céline Ahond et Lidwine Prolonge qui animeront trois ateliers. Voici leurs contenus et biographies. Les deux premières issues de l’école d'art de Strasbourg et la dernière y enseigne.
CELINE AHOND BIO :
Diplômée en 2006 de la HEAR de Strasbourg. Céline Ahond revisite sa pratique de la performance et met en perspective ses années d’études en publiant en 2015 le livre de conversations « World Wants Word » dans le cadre du Diplôme Supérieur de Recherche en Art de L'école supérieure d'art de l'agglomération d'Annecy. Comment le rapport à l'Autre constitue une œuvre ? Comment résister à plusieurs dans ces espaces de liberté inventés dans l'entre-deux de la rencontre ? sont les questions artistiques qu’elle problématise dans sa pratique en générale et en particulier dans le cadre des expériences collectives de la Coopérative de recherche de L’École Supérieure d’Art de Clermont Métropole (2013-2014) et du programme les Réalisateurs de L'école des beaux-arts de Nantes Métropole (2014-2015). Après plusieurs années d’expérience de workshop et d’interventions artistiques en milieu réel et scolaire Céline Ahond met en œuvre les commandes au titre du 1% artistique « J’aimerai pouvoir apprendre en bougeant » (2011-2013) au collège Pierre de Ronsard à Mer dans le Loir-et-Cher puis Jouer à faire semblent pour de vrai au collège Pierre Curie à Bondy en Seine-Saint-Denis (2015-2016). Que ce soit sur la place publique ou dans un espace dédié à l’art prendre la parole pour Céline Ahond c’est tracer le chemin d’une pensée en construction. Ces performances existent depuis 2003. Le souvenir d’anecdotes la réalité environnante les micro-évènements qui se produisent sont décrits cadrés racontés et participent de l’écriture d’un récit du quotidien.
Céline Ahond joue sur les interstices entre les images et les mots. Ses performance-conférences mêlent récits en tous genres en s’appuyant sur des projections d’images des dispositifs vidéo des mises en scènes d’objets. En 2010 elle s’extrait des lieux de projection abandonne les images imprimées pour construire un parcours où le paysage de chaque étape devient l’image à traverser avec le public. Elle ouvre un territoire pour l’invention d’un langage : une trame précise et répétée dans laquelle la parole libre répond à la nécessité de l’adresse.
Céline Ahond met en perspective ses années d’études à Strasbourg (2001-2006) et revisite dix années de pratique de ses performances en publiant le livre de conversations « World Wants Word » dans le cadre du Diplôme Supérieur de Recherche en Art de L’école supérieure d’art de l’agglomération d’Annecy. Comment le rapport à l'Autre constitue une œuvre ? Comment résister à plusieurs dans ces espaces de liberté inventés dans l'entre-deux de la rencontre ? sont les questions artistiques qu’elle problématise dans son travail en générale et en particulier dans le cadre des expériences collectives de la Coopérative de recherche de L’École Supérieure d’Art de Clermont Métropole (2013-2014) et du programme les Réalisateurs de L’école des beaux-arts de Nantes Métropole (2014-2015). Après plusieurs années d’expérience de workshop et d’interventions artistiques en milieu réel et scolaire elle met en œuvre les commandes au titre du 1% artistique « J’aimerai pouvoir apprendre en bougeant » (2011-2013) au collège Pierre de Ronsard à Mer dans le Loir-et-Cher puis Jouer à faire semblent pour de vrai au collège Pierre Curie à Bondy en Seine-Saint-Denis (2015-2016). De 2006 à 2010 elle a porté la maison d'édition et sculpture en mouvement CéFêT ; structure de diffusion de livres d'artistes, car elle continue de s'interroger sur l'écriture comme rare alternative à la performance. En 2011, elle introduit le médium vidéo dans l’élaboration de la performance, questionnant la mise en scène même de l’image et réalise les films-performance « Tu vois ce que je veux dire ? » et « Dessiner une ligne orange » édités en DVD « Dans quel film vivons-nous ? » par Ecart Prodcution. En 2017, elle réalisera un nouveau film-performance « Rester ici ou partir là-bas ? » soutenu par l’Aide Individuelle à la Création DRAC Ile-de-France et le Mécénat de la Fondation Nationale des Arts Graphiques et Plastiques.
Pour « Je fais ce que je fais #6 » Céline Ahond propose aux étudiants de jouer sur les interstices entre les images et les mots. Que ce soit sur la place publique ou dans un espace de l’école nous allons prendre la parole pour tracer le chemin d’une pensée en construction. À partir des travaux en cours de chaque étudiants et de notre rencontre nous allons construire un parcours où le paysage de chaque étape devient l’image à traverser avec le public. Le souvenir d’anecdotes, la réalité environnante les micro-évènements qui se produisent seront décrits cadrés racontés et participent de l’écriture d’un récit du quotidien. Nous allons ouvrir un territoire pour l’invention d’un langage : une trame précise et répétée dans laquelle la parole libre répond à la nécessité de l’adresse.
ANNE LISE LE GAC :
Anne Lise Le Gac est installée à Marseille depuis le printemps 2014. Entre 2003 et 2008, elle étudie à l'École Supérieure des Arts Décoratifs de Strasbourg, elle y pratique la performance et l'installation. Entre 2011 et 2013, elle rejoint la formation Essais au Centre Chorégraphique d'Angers, alors sous la direction d'Emmanuelle Huynh.
Elle axe progressivement la recherche sur l’hypothèse d’une «performance vernaculaire». Puis Claudia Triozzi lui propose d'être interprète dans sa pièce Boomerang - Le retour à soi. Elle accepte. Recherches et performances se poursuivent en solitaire et sous conversation : GRAND MAL avec Élie Ortis, artisan couturier, ACTION / TRADITION / COUVERCLE avec Aymeric Hainaux, performeur beatboxer et LE CAP avec Pauline Le Boulba, doctorante au sein du département DANSE de l’université Paris 8.
Depuis 2015, et en équipe, elle active OKAY CONFIANCE, un festival de performances / un festival de la confiance. Au printemps 2017, La Station, artist run space Niçois, lui offre résidence, afin de poursuivre l'écriture de sa performance La Caresse du Coma.
BIO LIDWINE PROLONGE :
Par le biais de différents médiums (performance, action, vidéo, installation, texte), la pratique artistique de Lidwine Prolonge tend à créer une continuité entre événements personnels et fiction, entre histoire individuelle et histoire collective, et de créer des conditions pour troubler notre rapport au réel. Les temps sont différés, les espaces distordus, la perception modifiée. Une attention particulière est accordée à l’écriture et à la relation avec le spectateur, relation cadrée par la production de contrats, explicites ou implicites. Titulaire d’un DEA de l’Université Marc Bloch et d’un DNSEP de l’École supérieure des arts décoratifs de Strasbourg, Lidwine Prolonge a suivi le programme de recherche de 3e cycle à la Villa Arson à Nice (5/7, 2013-2016). Elle enseigne depuis 2013 à la Haute école des arts du Rhin à Strasbourg, dans le groupe pédagogique Hors Format interrogeant particulièrement la notion de contexte. Elle crée à l’école le laboratoire « Performance Epreuve Action », ouvert à tou·te·s les étudiant·e·s. Elle mène en parallèle les activités du Bureau d’Anna, entreprise qu’elle a fondée en 2009.
Pour Je fais ce que je fais #6, Lidwine Prolonge proposera une performance qu'elle construira sur place.
« Comme moteur constant : la pratique artistique considérée comme une expérience de vie et la vie comme une expérience artistique. Comment faire ensuite traverser ces expériences artistiques jusqu’au public – averti et non averti ? La performance est apparue comme réserve de possibilités convocatrices : présence, production d’objets “servant à”, élaboration de scénarios dont les fins ne peuvent être déterminées que lorsque les événements ont lieu par et pour l’auditoire. L’adresse est essentielle et conditionne les processus : œuvres pour spectateur unique, séparation de groupe, déclenchement de rumeurs. Les pratiques participatives sont un leitmotiv. La performance n’est pas tant une présentation de la vie sur scène que l’inclusion des spectateurs dans une expérience dont je me propose d’être le médium. Au cœur et tout autour, des récits, certains inclassables : installations comme les vestiges d’une scène qui a eu lieu – ou qui aura lieu –, photographies comme des indices d’un jeu dont on perçoit l’échiquier, lettres manuscrites glissées dans un bagage, extraits de romans existants ou écrits pour l’occasion. Jusqu’à la production d’objets gardant les traces ou programmant les actions de ceux qui les manipulent. L’écriture transparaît à tous les étages. Les références littéraires sont tour à tour fondations et paratextes, à la manière de poupées russes dont les apparitions ne cessent d’être différées. Écrire autrement, falsifier, défalsifier, adapter, retranscrire, textes écrits sous performances – comme on dirait sous hypnose – sont autant de programmes en filigrane qui ouvrent d’autres voies aux actes performatifs. Sous une dispersion apparente, il s’agit non seulement d’interroger notre rapport au réel, mais également de le modifier. Reconstituer un mythe qui est à venir, en considérant que son ombre est déjà-là. Travailler une histoire parallèle, fondée sur les individus, à une échelle réduite, et lentement. Retrouver le sens de la marche, en se promenant parmi les détails. Et répondre à la question : si on parvient à faire apparaître d’autres mondes, ces autres mondes sont-ils habités ? »