Festival de l'histoire de l'art 2018
thème : le rêve
pays invité : la Grèce
Longtemps associé au surnaturel et à la magie, investi par Freud, interrogé plus récemment par les neurosciences et les sciences sociales, le rêve fascine les artistes depuis toujours. Les plus grands d’entre eux ont tenté de relever le défi de fixer le caractère évanescent et mystérieux du rêve : de Jérôme Bosch à Léonard de Vinci, d’Albrecht Dürer à Georges de La Tour, de Caspar David Friedrich à Johann Heinrich Füssli, d’Odilon Redon à Max Ernst, de Marcel Duchamp à Frantisek Kupka, de Victor Hugo à Gao Xingjian, de Georges Méliès à
Michel Gondry, de Georges Tony Stoll à Jean-Michel Othoniel. Les historiens de l’art, les sociologues, les psychanalystes, les anthropologues, ainsi que les artistes et les écrivains présents durant les trois jours du Festival s’en feront les interprètes.
Appréhendé diversement selon les époques et les aires géographiques, le rêve dans les arts visuels invite à
explorer des sujets volontiers inattendus, décalés, voire dérangeants.
Les expériences du rêve
La nature de l’expérience onirique détermine les créations artistiques qui en découlent : du rêve comme expérience visuelle, à la frontière de la vision ou de la révélation (nº39), au rêve provoqué et
même recherché par des rituels (nº22). Le rêve peut s’assimiler à une révélation : il est reçu, prophétique, initiatique ou bien il prend l’aspect d’un songe visionnaire. Ainsi des rêves célèbres à dimension historique, politique ou religieuse : le rêve de Pharaon, la vision de l’Apocalypse (nº11), le songe de Constantin, le rêve de Napoléon, etc. Le rêve peut également être provoqué pour interroger le monde des morts, être la proie de visions hallucinatoires ou cauchemardesques (nº55). Les limites du rêve basculent parfois entre utopie et folie.
Les figures du rêve
Des thèmes, des motifs et des récits sont traditionnellement associés aux figures du rêve. Du personnage endormi aux allégories et aux divinités liées au sommeil, ces figures sont souvent à la source d’iconographies rares et complexes. Que l’on songe aux grandes divinités que sont Morphée, Oneiroi, Hypnos, Thanatos
et Nyx, aux figures mythologiques telles qu’Endymion (nº 45) ou Psyché, ou bien aux thèmes singuliers de l’allégorie du Songe de la Vie humaine et de la Casa del Sonno.
Interpréter le rêve
Les intervenants du Festival proposerontde décrypter la façon dont les images du rêve ont été perçues et interprétées, selon les époques et les civilisations. Le travail de la figurabilité du rêve relève-t-il – ou non – d’une interprétation de l’artiste ? Et en quel sens ? Comment est-il possible d’interpréter les oeuvres à la lumière d’une science des rêves, depuis l’oniromancie ancienne jusqu’aux méthodes de l’histoire de l’art (nº56) ? Voici certaines des interrogations qui animeront les trois jours du Festival.
Présentation d'exposition par Florence Chevallier et Lucile Encrevé (Historienne de l'art et professeur à l'École nationale supérieure des Arts Décoratifs) :
L’exposition « Le Rêve » au musée des Beaux-Arts de Rouen réunit des photographies et des fragments de tableaux des musées européens. Ils composent un ensemble d’images « rémanentes » où les figures de psyché s’incarnent dans des corps, des végétaux, des animaux, des vêtements, la lumière… pour créer un vaste songe.
Le Corps du rêve / Samedi 2 juin, de 11h à 12h / Château de Fontainebleau. Vestibule Saint Louis