Anciens enseignantsFlorence ChevallierLES FLEURS, LE CHIEN ET LES PÊCHEURS

Sem2 A
Mis à jour le 20/01/23

Sem1 A
Mis à jour le 21/11/22

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samedi 06 octobre 2018
dimanche 06 janvier 2019
vendredi 05 octobre 2018 à 18:00

CENTRE D’ART CONTEMPORAIN DE LA MATMUT
425 rue du Château
76480 Saint-Pierre-de-Varengeville
+33 (0)2 35 05 61 73

Exposition ouverte du mercredi au dimanche
Fermée les jours fériés
Entrée libre et gratuite

13h-19h

LES FLEURS, LE CHIEN ET LES PÊCHEURS

Exposition

Florence Chevallier, l’œil tactile de la photographie

« Je sais, ils seront mal à l’aise, et puis ils recommenceront à parler1. »

L’exposition de Florence Chevallier, par son titre, Les Fleurs, le Chien et les Pêcheurs, se présente comme une fable, comme un récit allégorique. L’artiste signale ainsi combien ses images photographiques, loin de toute anecdote2, ne renvoient pas directement au réel mais, toujours construites – parfois jouées, parfois saisies, parfois recomposées –, sont porteuses d’un autre sens, usant du monde comme d’un univers de signes et de symboles. Les Pêcheurs est une image qui appartient à la série Toucher Terre, Sud (2005-2012), présentant un amas de filets bruns, lourde et sombre mer textile au sein de laquelle émergent des hommes au travail, debout, autour d’elle, travailleurs de la mer. Le Chien, issu du même ensemble et de la même ville (Casablanca), est lui aussi debout, au centre de l’image, mais sur une tombe, parmi d’autres tombes, dans le cimetière juif – immobile, possible symbole de la luxure, parmi les morts. À ces deux œuvres, où se confrontent le poids d’une matière et celui des corps vivants, le titre de l’exposition associe un troisième terme, qui arrive en premier, Les Fleurs, renvoyant à une image de la même série (présentant un jardin du quartier d’Anfa) mais pour moi davantage encore à la récente série des Plaisirs (2016-2017). Cette dernière est constituée de montages proto-abstraits produits sur ordinateur de fragments de photographies numériques de doublures de vêtements et de fleurs, œuvres organiques, artificielles et morbides, dans lesquelles les manches retournées sont autant de trous et de crânes – l’absence de narration y est à son comble : rien ne s’y lit qu’un effet de présence, par la matière et la lumière. Si l’association en un titre de ces images ne produit pas un sens immédiatement lisible, si elle ne raconte rien, elle semble poser la question de notre mortalité, de nos désirs comme celle du recouvrement – est-ce pour cela que, face aux Pêcheurs, je pense à l’exposition Sous vent d’Annette Messager, en 2005 au couvent des Cordeliers, dans laquelle l’artiste avait recouvert d’un voile noir de soie des monticules d’objets posés sur des tubes de néon ? Mais chez Florence Chevallier, contrairement à Messager (chez qui le voile se soulevait), pas de mouvement, le temps est suspendu, arrêté.
(...)

Lucile Encrevé, juin 2018
Historienne de l’art et du design, docteure en histoire de l’art contemporain, Lucile Encrevé est professeure d’histoire de l’art à l’École nationale supérieure des arts décoratifs à Paris. Spécialiste de l’abstraction, elle s’intéresse aux liens entre art et arts décoratifs, et notamment aux dialogues entre art et textile. Ses publications récentes comptent les textes « Le textile derrière la grille : une abstraction impure ? » (Perspective. La revue de l’INHA, 2016) et « Le textile dans l’espace : transitoire et mobile, un pan vivant » (Profanations textiles, Paris, Éditions EnsAD, 2017). Elle écrit régulièrement sur les œuvres d’artistes et de designers contemporains – en 2018, sur Dominique De Beir, Pierre di Sciullo et Florence Chevallier.

Le vice-consul de France (Michael Lonsdale) avant de crier, dans Marguerite Duras, India Song, 1975, film, 120 mn, plan 52 – pour Chevallier, un « film fétiche » (entretien avec l’auteure, 27 juin 2018).
2 Elles ne sont jamais titrées individuellement (jamais nous ne connaissons les noms des lieux et des personnes photographiés) mais réunies par ensembles, auxquels des titres sont attribués – Casablanca (2000), ville de la naissance de la photographe, fait exception.

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Je cherche, je photographie, des paysages, des humains, des animaux, des architectures, pour mettre en lumière la force de ce qui se construit et se transmet dans la vie de chacun pour constituer un « être au monde » singulier et inaliénable. Tous les éléments de ce vocabulaire visuel que je décline d'années en années, du Nord au Sud (ombres et lumières, couleurs et picturalité, théâtralité et saisie du réel), procèdent de cette nécessité de relier l'histoire personnelle (avec ses manques, ses mythes, ses espérances, ses constantes transformations) et le monde extérieur, source inaltérable qui défie nos propres limites par le regard, les sensations, les formes visibles où surgit la figure de l’Autre. (...) C'est à partir du retour à Casablanca en 2000 que s'est constitué un noyau de création moins fictionnel, moins scénarisé et donc plus ouvert sur le présent. 

Florence Chevallier


VISITES COMMENTÉES
Un conférencier du Centre d’Art Contemporain accompagne les visiteurs dans l’exposition.
Dimanches 14 octobre, 9 décembre 2018 et 6 janvier 2019
15h, entrée libre

VISITES EN FAMILLE
Un conférencier du Centre d’Art Contemporain accompagne les enfants et leurs parents
dans l’exposition.
Dimanches 4 novembre et 23 décembre 2018
15h, entrée libre

VISITE EN AUDIODESCRIPTION
Un conférencier du Centre d’Art Contemporain vous fait découvrir l’exposition les yeux
masqués. Regarder les œuvres sans les voir...
Dimanche 18 novembre 2018
15h, entrée libre

GROUPES
La réservation est gratuite et obligatoire pour les visites en groupe, avec ou sans conférencier
au 02 35 05 61 71. Les groupes sont admis tous les jours de la semaine.

> présentation de l'exposition sur France Inter - " Où en est le marché de l'art ? " dans le Nouveau rendez-vous.


Le catalogue de l’exposition (20 €) est en vente au bénéfice de la Fondation Paul Bennetot
au Centre d'Art Contemporain

RadioRadio

Une radio temporaire de création fabriquée par des étudiant(e)s de l’Ensa Bourges
en FM : 105.1 à Bourges
et sur le web

Atelier sonore d’esthétique

Créé en 2005, l’Atelier sonore d’esthétique, est un séminaire de recherche esthétique en création sonore expérimentale — site web

Arts et créations sonores

Post-diplôme en partenariat avec le Conservatoire de musique et de danse de Bourges — d'électroacoustique — site web

dsra
document & art contemporain

3e cycle — avec l'ÉESI Poitiers-Angoulême — site web