Le workhop débutera le 7 avril à 14h.
Salle d'écoute.
Workshop Eric Létourneau
Sur une proposition de Jérôme Joy
Le workshop fait partie des modules Arts & Contextes et Art & Hypersensibilité et est ouvert aux étudiant.e.s inscrit.e.s dans ces modules. Pour les étudiant.e.s intéressé.e.s de participer tout en étant non inscrit.e dans l'un de ces modules, merci de le signaler à l'enseignant référent.
Le workshop d'Eric Letourneau propose un moment de travail à partir d'une de ses propositions, un opéra en cours, l'Elektrorama, qui fait partie d'une série de cinq opéras, Les Terrasses du Non-Être.
Cet opéra s'inspire du Ramayana, un récit traditionnel central dans la culture indienne et dans l’hindouisme, pour le réexplorer de manière « transductive » au travers de symptômes de notre époque : de la place de l'argent, de la difficulté des circulations des personnes, des jeux de pouvoirs et des systèmes économiques, etc. Dans cette variation sur le Ramayana que déplie l'Elektrorama, Sita, la princesse kidnappée par le démon Ravana dans le récit original, devient la kidnappeuse.
La proposition offerte aux étudiant.e.s est d'inventer et de créer un nouveau personnage collectif, à l'image des tragédies antiques : un chœur d'anges ou de démons qui vont commenter les actions et les scènes. L'ensemble sera enregistré au fur et à mesure de la semaine.
Biographie :
André Éric Létourneau est artiste sonore et créature radiophonique dont les actes se manifestent sous diverses formes dans l’espace public depuis les années 1980. Il mène des projets d’art-action, festivals et événements internationaux en Amérique, du Nord et du Sud, en Europe, en Afrique et en Asie. Il œuvre à Radio-Canada, dans des ONG, des centres d’arts.
Il a écrit sur l’interdisciplinarité, les arts radiophoniques, électroniques, l’art-action, la sociologie de l’art et le patrimoine culturel immatériel. Et ses recherches portent sur la sonification du réel, du présent, du passé, de ce qui n’existe qu’à travers la dématérialisation de l’art et les pratiques performatives et invisuelles.
Il est professeur à l’École des médias de l’Université du Québec à Montréal. En plus de ses activités chez Hexagram, et il est aussi artiste-chercheur à la Chaire de recherche du Canada en dramaturgie sonore au théâtre, au GRMS (Groupe de recherche en médiatisation du son | UQAM), au pôle Le corps de l'artiste ISBA, Besançon / Franche-Comté et dans l'équipe CNRS Art & Flux (Institut ACTE - Université de Paris 1 Panthéon Sorbonne).
Pour lui, l'art n'est ni événement, ni objet mais déflexion d'un geste à même l'environnement de vie. Avant d'exister, l'art se déploie comme un processus extradisciplinaire qui transcende les subjectivités individuelles en coconstruisant des postures et|en intimités relatives. André Éric Létourneau s'intéresse particulièrement au phénomène de déflexion, concept utilisé par Michel Gauthier pour décrire le processus engendré par un art dont le but premier est de générer de altérations dans la réalité ce, au-delà de la production de l'oeuvre. Ses interventions agissent à même le réel politique et social, collectif ou intime, dans une démarche volontairement invisuelle et furtive, produisent des expériences participatives (art sociologique, manoeuvres relationnelles, arts communautaires et in socius, etc.), générées, produites, activées ou documentées par des technologies analogiques et numériques.
Éric Létourneau s'est particulièrement intéressé à la radio comme médium d'information et de création artistique. Il a été impliqué dans le mouvement des micro-radios, des radios amateures et de la performance radiophonique. Depuis 1990, Létourneau a également réalisé plusieurs projets de recherche-création en Indonésie, et travaille régulièrement en collaboration avec d'autres artistes, récemment avec le compositeur Jérôme Joy, le trio mineminemine, Montagne froide, l'agence WOS à Paris. Son travail a été présenté dans une soixante d'événements internationaux, récemment à la Biennale des arts d'Afrique de l'Est EASTAFAB-BURUNDI, par la Biennale de Paris, le festival InterAzioni en Italie, Con/Perceptual au Tokyo Art Lab, à la Chaire de recherche du Canada en dramaturgie sonore, dans le cadre l'événement « Truth is Concrete » présenté par la Steirischer Herbst à Graz en Autriche, à Grace Exhibition Space, à la Emily Harvey Foundation (New York) au festival Phénoména, au centres d'artistes Dare-Dare, Bang, Langage Plus et Le Lobe et aux Escales improbables de Montréal.
Références :
- Éric Létourneau & Michel Collet, Art performance, manœuvres, coefficients de visibilité, Les Presses du Réel, 2019.
- https://professeurs.uqam.ca/professeur/letourneau.eric/
- https://radiogestessansbord.com/balado/par-dela-le-mal-scintillant/