Histoire et esthétique du cinéma

1. La tradition slapstick aura été l’expression corporelle du mouvement au cinéma. Que peut un corps ? Le cours sera décliné en dix séances thématisées autour de verbes exprimant les actions ou émotions du corps selon un régime de transgression et de régression : danser, chuter, parler, se travestir, jouer, penser, regarder, mimer, chanter, détruire. Les exemples iront du cinéma burlesque américain des années 1920-30 (Chaplin, Keaton, Roscoe Arbuckle, Marx Brothers, Laurel et Hardy, Harry Langdon) au cinéma moderne et contemporain (Jerry Lewis, Frank Tashlin, Jacques Tati, Blake Edwards, Takeshi Kitano, Pierre Richard, Ernie Kovacs, Rowan Atkinson, Bruno Dumont) et aux performances de l’art contemporain (Fluxus, Bas Jan Ader, Fischli-Weiss). Une attention particulière sera portée sur les questions de genre au sein de la tradition slapstick. 2. L’invention du cinéma a été le fruit d’expérimentations, de recherches et de découvertes scientifiques : voir, percevoir, savoir ont guidé son élaboration. Si le film scientifique semble constituer aujourd’hui un angle mort des écrans, les sciences continuent de préoccuper le cinéma. Le cours opérera par stations autour de fonctions et concepts issus du champ des sciences. Du précinéma à l’art contemporain, chaque séance questionnera la récurrence et l’acclimatation d’un modèle. À travers le cinéma expérimental et le film de science-fiction, en passant par le cinéma des surréalistes et le documentaire ethnographique, nous croiserons les cinéastes Jean Painlevé, Georges Franju, Luis Buñuel, le Commandant Cousteau, Jean Rouch, Stan Brakhage, Paul Sharits, Alain Resnais, Alfonso Cuaron, Phillip Warnell, Philippe Rouy, Lucien Castaing-Taylor et Véréna Paravel…