Pour cette nouvelle année, j’ai souhaité changer l’organisation du travail en proposant un atelier qui puisse se dérouler sur toute la journée du mardi. Cet atelier est imaginé comme un écosystème structuré autour de plusieurs temps qui se nourrissent les uns les autres : visionnage de films, pratiques du corps et expériences performatives. Les matériaux visuels proposés seront le point de départ de discussions en vue d'affirmer un regard critique permettant une appropriation active des œuvres, embrayeur d'une action qui se développera dans la deuxième partie de la journée. L'objectif est ainsi de pouvoir se confronter à différentes manières d'engager l’acte performatif, en y intégrant tous les moments, tous les gestes du quotidien, jusque et y compris le temps du repas partagé. En mettant un même accent sur le processus et le résultat, sur la recherche et la forme finale, l'enjeu sera de placer les étudiants dans une dynamique d'expérimentation et de tentative, afin de leur permettre d'appréhender la performance selon une logique de work in progress. Cette polarité entre la découverte d'une situation (vidéo d’une usine, un objet) et l'exploration spontanée d'un faire, se structurera autour de plusieurs axes thématiques : les gestes du monde du travail, la problématique des corps contraints, les différentes modalités d'appréhension d'un environnement, les rituels de convivialité et potentialités plastiques liées à la nourriture.L'atelier encouragera la pratique de détournement d'objets du quotidien et cherchera à mettre en oeuvre des relations inédites aux matériaux de construction, envisagés relativement au geste qui s'en empare et à l'espace qui le reçoit.L’acte pédagogique est un acte de création et je conçois cette première année comme une année de pratique dialogique. L'atelier proposera régulièrement des portes ouvertes, afin de privilégier les dynamiques du work in progress et d'aboutir à une reconfiguration des divers espaces de l'école par les pratiques qui les investiront.Pour prolonger cette réflexion sur le décloisonnement des espaces et des pratiques, l’atelier se nourrira des expériences d'artistes du champ de la performance qui mobilisent pour leur travaux aussi bien les logiques de l'exposition (galeries, centres d'art), de la scène, que de l'espace public. Il va donc s'agir de poser la question des lieux auxquels nous nous adressons dans nos actes de création.Le déroulement de cet atelier est pensé avec la participation de Smaranda Olcèse, critique d‘art.
Smaranda Olcèse est critique d'art dans le domaine du spectacle vivant (danse, nouvelles écritures théâtrales) et de l'art contemporain. Elle accompagne régulièrement le travail de chorégraphes et metteurs en scène en tant que dramaturge et participe à des ouvrages collectifs dans le champ de la danse et de la performance. Elle a contribué à la mise en place et au développement du projet éditorial multimédia A bras le corps, dédié à la jeune création.
