Accompagner par une réflexion autour et à l'écoute du monde végétal, un projet de création d'espaces artistiques et de vie végétalisée à l'école porté par un collectif qui réunit paysagistes, urbanistes, botanistes, jardiniers et artistes : Coloco.
Contribuant par là à faire émerger une pensée sur les lieux où nous coexistons, tout comme nos productions, avec plusieurs formes de vie, humaines et non humaines. Ce séminaire abordera la question des lieux de vie comme porteuse de diverses écologies à considérer, questionner, réinventer. L'idée est que des réalisations puissent, peu à peu mais de manière significative, toucher l'écologie du lieu que nous habitons, suscitant chez les étudiants une réflexion plus approfondie sur leurs manières de concevoir leurs tentatives artistiques et leur écologie singulière.
Autour des différentes approches concernant le monde végétal, ce séminaire évoquera des textes et manières de faire, de penser, d'expérimenter le paysage, le sol, les plantes, les lieux de vie, l'habiter. Le séminaire s'accompagnera et se rythmera aussi par des moments de filmage et de prise de son et des déplacements. Engagé sur 3 années, il s'intéressera aux différentes démarches et pratiques artistiques, cinématographiques, philosophiques, critiques, poétiques, autres, qui interrogent et proposent des écologies diverses productrices des nouveaux rapports, des formes, des récits et encore.
On examinera par exemple les travaux d'Uriel Orlow (Londres) qui considère le végétal comme un témoin privilégié de l'histoire, de Bo Zheng (Hong Kong) qui le considère comme un facteur agissant de transformation sociale, et de Špela Petrič (Ljubljana) qui se préoccupe des interactions entre l'humain et ce qu'elle décrit comme « l'altérité végétale » ou encore la relation que l'artiste Kapwani Kiwanga entretien avec le monde végétal qui inspire une partie de ses installations, ou encore la démarche de Lois Weinberger et ses « jardins portables » ou Rosalind Nashashibi.
Les moments de présence du groupe Cololo permettront de réunir théorie et pratique, d'« activer » comme le groupe le propose « le botanique » (féminin du mot βοτανικός qui signifie « qui concerne les herbes, les plantes ») et à promouvoir une pensée convoquant l'ingénierie écologique » dans les formes de production et pédagogiques à venir. Des intervenants conférenciers et des projections des films ponctueront cette réflexion pendant l'année. (Voir plus bas). Des propositions d'intervenants d'autres modules et enseignements feront également écho à ce séminaire.
- Petit traité du jardin ordinaire, Anne Cauquelin, Rivages poche, petite bibliothèque, 2003.
- La vie sensible des plantes, une métaphysique du mélange, Emmanuele Coccia, éditions Payot & Rivages, 2016.
- Comment pensent les forêts, Eduardo Kohn, éditions Zones sensibles, 2017.
- Une histoire des plantes médicinales du Nouveau Monde, 1492-1750, Les éditions des mondes à faire, 2016.
- Un dernier Jardin, Derek Jarman, Thames Hudson, 2013.
- Ecofascism : lessons from the German experience, BIEHL, Janet et STAUDENMAIER, Peter, AK Press, 1996.
- Reclaim : Recueil de textes écoféministes choisis et présentés par Émilie Hache, aux éditions Cambourakis, 2016.
- Le principe responsabilité. Une éthique pour la civilisation technologique, Hans Jonas, traduit par Jean Greisch, Cerf, 1990.