Cet atelier pratique proposera d’expérimenter sur les notions d’outils et d’instruments.
Essayer notamment de les envisager, non plus comme les simples accessoires d’une réalisation, mais plutôt comme des objets artistiques à part entière.
À partir de matériaux mis en commun, il s’agira de spontanéité ; bricoler/assembler/détourner pour constituer toute forme d’outils ou d’instruments autonomes et/ou manipulables, à vocation visuelle et/ou sonore. Faire ce qui fait, créer ce qui crée, se mettre dans la posture pleine de surprise du créateur/receveur, celui qui assiste à la réalisation indirecte de formes qui, même s’il peut tenter de les apprivoiser, lui échappent alors toujours un peu. Aussi, il s’agira d’essayer de construire des situations où celui qui crée n’est plus le seul premier spectateur du résultat de son travail, jouer sur une appréciation de groupe, la découverte commune de l’émergence de nouvelles formes.L’atelier pourra, par exemple, donner lieu à une activation collective de cette boîte à outil géante où les rapports organique/machinal, geste et automatisme, utile/inutile, mobile/immobile, vivant/inerte, chemin/destination seront des préoccupations possibles.
Ralf Nuhn
Artiste plasticien, né à Kassel (Allemagne).
Son travail de sculptures, d’installations et de performances est présenté internationalement dans des musées, des galeries et lors de festivals. Plusieurs de ses œuvres sont dans des collections privées et publiques, notamment au ZKM à Karlsruhe (D). En 2014 il s’installe dans le centre géographique de la France pour y développer le projet cONcErn, une infrastructure artistique concernée par des œuvres d’art qui, pour des problèmes logistiques, sont menacées de destruction ou d’abandon. De 2007 à 2013 il occupe un poste d’enseignant-chercheur en arts plastiques à l’Ecole d’Art & Design, Middlesex University London. En tant que membre du comité de l’Institut de Recherche en Art et Design (ADRI) de l’université, il joue un rôle central dans la mise en place des stratégies et la coordination des activités de recherche de l’école. Sa recherche et sa pratique personnelle s’intéressent essentiellement aux relations qu’il s’agisse du rapport entre l’œuvre et son contexte et des rapports entre l’être humain et son environnement technologique et écologique.
Jon Haure-Placé
Jeune artiste diplômé de l’ENSA Bourges en 2016, école dans laquelle il fait actuellement partie du post-diplôme Arts et création Sonore. Son mémoire portait sur le feedback comme processus de création artistique.
Il crée le plus souvent des dispositifs qui ont en commun l'exploration d'une zone frontière entre le visuel et le sonore, et de manière plus générale, entre le matériel et l’immatériel.
Il peut avoir recours à l’installation, la vidéo, la performance, comme à la photographie, à la peinture et au dessin pour constituer des objets à décoder qui traquent des processus de révélation (apparition-disparition) ; comme s’ils se trouvaient dans un équilibre qui chercherait à mettre les sens du « receveur » sur la bascule.
Bricoleur du dimanche, l’utilisation de technologies aussi actuelles qu’archaïques lui permet d’exploiter l’idée d’un flux trans-média, succession (souvent infinie) de déplacements d’une matière artistique vers une autre, en passant par sa dématérialisation.
En jouant des erreurs de traductions qui en découle et de la surprise d’un impalpable devenu tangible, il crée des situations amusantes, contemplatives ou simplement poétiques dont l’ironie peu parfois soulever des questionnement plus essentiels (contrastes réel/virtuel, organique/machinal, geste/automatisme, vivant et inerte) et dépasser ainsi une recherche apparemment vaine ; donner des représentations à ce qui ne peut en avoir.