Nathalie Magnan

C’est avec une très grande tristesse que nous venons d’apprendre la disparition de notre chère collègue Nathalie Magnan. Théoricienne des médias, réalisatrice, activiste et féministe, Nathalie Magnan avait enseigné dans différentes universités aux États-Unis et en France, avant de devenir professeure à l’École nationale supérieure d’art de Bourges. Elle avait étudié à l’Université de Californie à Santa Cruz avec Donna Haraway, dont elle avait édité (avec Laurence Allard et Delphine Gardey) Manifesto Cyborg et d’autres essais. Science-fiction-féminisme (Exils, 2007). Elle a été parmi les pionnières du media activisme et du cyberféminisme, dont elle était l’une des figures les plus marquantes en France. Elle avait coordonné deux recueils de textes — La vidéo : entre art et communication (Paris, Ensba, 1997) et (avec Annick Bureaud) Connexion, art, réseaux, médias (Paris, Ensba, 2002). Nathalie avait participé aux collectifs médias indépendants Paper Tiger TV et Deep Dish TV et réalisé plusieurs films documentaires. Elle a aussi été la présidente du Festival de films gays et lesbiens de Paris dont elle a été la co-fondatrice. Enseignante engagée, généreuse, à l’esprit indiscipliné Nathalie a formé des générations de jeunes artistes et leur a transmis, avant toute autre chose, que l’art peut être une pratique de la liberté. Son esprit combatif, son énergie, sa radicalité et sa bonne humeur nous manquent.

Texte d'Elisabeth Lebovici: http://le-beau-vice.blogspot.fr/2016/10/nathalie-magnan-1956-2016.html