La Deuxième Rencontre
Véronique Ballot, documentaire
ciné-club " Manières de Faire "
Un film de VÉRONIQUE BALLOT avec les photographies d’Henri Ballot 70min, France, 2019. Documentaire
Réalisatrice : Véronique Ballot | Son : Vianney Aube | Montage : Daniela Ramalho | Producteur : Véronique Ballot - Association Henri Ballot | Distributeur : YVES BILLON_ZARAFILM
Séance en présence de la réalisatrice.
« 60 ans après le premier contact de mon père avec les Indiens du Xingu, Brésil, j’ai suivi ses traces pour filmer leur témoignage actuel. Le film suit les traces des premières images des peuples autochtones du Xingu faites par mon père, le photographe Henri Ballot. À travers le croisement des regards entre le passé et le présent, le familier, l’inconnu et l’autre, une nouvelle rencontre est possible. C’était il y a 64 ans « la première rencontre » entre les hommes blancs et la communauté Mentuktire de la nation Kayapo, dans la région du Xingu, au nord du Brésil. Mon père, le photographe Henri Ballot, avait participé à l’expédition Roncandor-Xingu, dirigée par les frères Orlando, Cláudio et Leonardo Villas-Bôas, documentant avec son appareil photographique le premier contact avec les groupes autochtones isolés de ce territoire. En tant que photographe reporter du célèbre magazine « O Cruzeiro », il a publié une série de ses images. Contrairement aux clichés véhiculés par la presse, son regard sur les autochtones rencontrés était singulier. » (…) « Les photos d’Henri Ballot témoignent de la rencontre et du choc entre deux cultures, mais le défi aujourd’hui consiste à comprendre comment les choses ont évolué pour cette commuUn film de VÉRONIQUE BALLOT avec les photographies d’Henri Ballot 70min, France, 2019. Documentaire Réalisatrice : Véronique Ballot | Son : Vianney Aube | Montage : Daniela Ramalho | Producteur : Véronique Ballot - Association Henri Ballot | Distributeur : YVES BILLON_ZARAFILM • 3 mars 2020 - 19h • Au HAÏDOUC, Bandits-Mages. En présence de la réalisatrice. Image extraite du livre « Regards sur les indiens d’Amazonie, photographies d’Henri Ballot », Musée de l’Homme, page 34. nauté. Les Kayapos ont certainement rencontré plusieurs autres blancs : ethnologues, propriétaires terriens, commerçants, fonctionnaires, etc. Mais aucun ne leur avait restitué les images de leurs prédécesseurs. J’ai retrouvé, entre autres, les deux survivants, le leader Raoni Mentuktire et Bote, qui parlent des images d’autrefois et font le lien avec le présent. Au delà du parcours de mon père, pionnier d’une aventure humaine, la question de la survie, de la résistance et de la dignité des territoires autochtones est cruciale. Au début du XXème siècle, mon grand-père breton, ingénieur, a été envoyé dans le Rio Grande do Sul. C’est là qu’il a connu ma grand-mère et qu’est né mon père en 1921. Peu de temps après ils sont retournés en France, où mon père a vécu jusqu’à l’Occupation. Après s’être engagé volontaire comme pilote de la Free French Air Force en Angleterre pendant la guerre, il retourne au Brésil, où il a vécu 47 ans. Quant à moi, née au Brésil, séparée de lui depuis l’âge de cinq ans, je vis à Paris depuis 30 ans. Avec cette archive dont j’ai héritée, je me rapproche de lui tout en retrouvant mes racines brésiliennes. Lors de la préparation de l’exposition de ses photos, «Regards sur les Indiens d’Amazonie » (présentée notamment au Musée de l’Homme), je me suis souvenue des ses commentaires critiques au sujet de ces voyages. Il s’interrogeait sur l’isolement des autochtones, et contestait l’image officielle idéalisée du « bon sauvage » ou «bon indien». Que se passe-t-il quand on refait les chemins du passé ? » Véronique Ballot.