Guillaume Aubry - Jean-Charles Hue

Rencontre avec les deux artistes en résidence dans les ateliers de La Box d'octobre à décembre 2011.

Ils présenteront leurs travaux respectifs et le projet de workshop qu'ils désirent conduire avec un groupe d'étudiants de l'ENSA.

A 19h projection de Tijuana Carne Viva, Jean-Charles Hue, 2009, 96 min (lire plus bas les informations sur ce film)

Guillaume Aubry

octobre/novembre/décembre 2011

Né en 1982, vit et travaille à Paris
Plasticien, architecte DPLG
En préparation d’un doctorat Esthétique Arts visuels (Sorbonne, Paris)

« Guillaume Aubry réalise principalement des installations in-situ qui sont le résultat d’un travail en collaboration. Celles-ci (avec d’autres artistes, danseurs, musiciens…) s’appuient sur l’élaboration d’un scénario appliqué à l’espace d’exposition qui génère un déroulé fictionnel, des relations de causes à effets parfois absurdes, une narration dont le personnage principal serait l’espace lui-même. Ce n’est pas tant la cohérence de l’histoire qui intéresse Guillaume Aubry que la façon dont une intervention mesurée anime ou affecte l’espace d’exposition en entier. »

Liens :
http://www.guillaumeaubry.comhttp://www.freaksfreearchitects.com

Jean-Charles Hue

octobre/novembre/décembre 2011

Résidence en lien avec le festival Bandits-Mages (exposition à La Box durant le festival)

Né en 1968, vit et travaille à Paris

« Jean-Charles Hue est en quête de ses propres origines. Il a passé beaucoup de temps avec les Dorkel, une famille Gitane/Yénniche en marge de la société et en a filmé la vie quotidienne. Il en est sorti cinq films, Quoi de neuf docteur ? En 2003 ; La BM du Seigneur et Perdonami Mama en 2004 ; Un ange en 2005, Y’a plus d’os en 2006 et un long métrage en 2010 qui reprend le second titre La BM du Seigneur.

Ces vidéos parlent de la recherche des origines et de ces mondes en marges, qui préfèrent rester à l’écart plutôt que de rentrer dans la norme. Les films parlent d’évènements de la vie de la caravane : une scène de braconnage, une conversation un peu particulière ou une quête de rédemption. Cette réalité hors norme nous apparaît comme une véritable fiction, tant les choses relatées sont étrangères à notre quotidien. La caméra enregistre tout, même la déflagration d’une balle tirée à quelques centimètres de l’artiste, lors d’une soirée bien arrosée.

Les films tournés avec la famille Dorkel sont présentés avec certaines de ses dernières vidéos réalisées en 2009 au Mexique à Tijuana. Dans El puma, Yvon et Angel, l’artiste aborde les thèmes de la sensualité, du sexe et de la mort. Les images vibrent telles des apparitions, entre violence et fascination. »

Après l'intervention de Jean-Charle Hue projection de 

Tijuana Carne Viva, Jean-Charles Hue, 2009, 96 min

À Tijuana, à la frontière du Mexique, des hommes et des femmes tentent d’échapper à la solitude et à la mort qui rôde. Un couteau en os de chien qui passe de mains en mains sert de fil conducteur et dessine la cartographie fantasmatique, géographique et mentale d’une ville déchirée. Une fois de plus, Jean-Charles Hue explore un territoire marginal en quête d’une humanité et de son inextinguible soif de vivre. Ode à la vitalité, œuvre troublante, kaléidoscopique, qui navigue entre documentaire et fiction, ce premier long métrage confirme la singularité de l’écriture de l’auteur de "Y’a plus d’os".

Tijuana Carne Viva . Tijuana, ville frontière entre Mexique et États-Unis, plate-forme de l’immigration irrégulière, du commerce illicite, terre de violence et de corruption, pays de chiens errants, géographie fracturée. Tijuana, travaillée aussi par les fractures mentales de ses habitants, junkies, putes, amoureux solitaires ou guérisseurs. S’immisçant dans un corps à corps tendu avec des personnages incertains « qui oscillent entre un ciel auquel il faut croire pour mieux exorciser la violence qui s’attache à cette vie terrestre », le dispositif documentaire de Carne Viva offre une autonomie au récit de soi de personnages sur le fil, funambules au bord de la mort et d’une vie lumineuse, revivifiée. Le spectateur ignore bien souvent ce qui y relève de la captation documentaire ou d’une mise en transe hallucinatoire de fragments d’existence. À Tijuana, il est possible de se réinventer mille destinées, par le pouvoir des mots, de la poésie insensée et de ces couteaux en os de chien, intercesseurs entre la violence terrestre et l’onirisme baroque, le monde des fantasmes et celui d’obscures forces.