Lucia Piccioni
Cycle de conférences Retours à l’ordre ?
Sur une proposition de Catherine Fraixe
La propagande artistique de Mussolini
Après avoir consolidé son pouvoir en 1929, le fascisme italien s’ouvre à la politique étrangère et se proclame défenseur de l’idée d’une Europe latine et méditerranéenne. Parallèlement, ayant neutralisé le débat interne autour d’un art fasciste à travers le système corporatif des syndicats d’artistes, la politique culturelle du régime fait de l’art un efficace instrument de propagande à l’étranger. Il s’agira ici d’analyser la portée politique de la promotion en France des artistes formant le groupe des Italiens de Paris, du mouvement Novecento, ainsi que du Second Futurisme, qui aboutira à d’importantes donations de tableaux italiens aux musées français. L’analyse des discours critiques qui accompagnent les multiples expositions des artistes italiens à Paris nous permettra de comprendre selon quelles modalités ces œuvres d’art sont appelées à incarner une présumée communion latine entre ces deux pays.
C’est à la lumière de cette relation entre art et politique que nous étudierons l’iconographie de ces artistes qui prétendent être les « ambassadeurs de la latinité » afin de cerner leur rôle au sein de la propagande fasciste.
Référence de l’image : « Retour de Paris », Il Selvaggio, 31 août 1935.
Lucia PICCIONI
Lucia Piccioni prépare actuellement une thèse de doctorat à l’EHESS sous la direction d’Éric Michaud en cotutelle avec la Scuola Normale Superiore de Pise sous la direction de Mario Pezzella. Sa thèse s’intitule « Le genius loci et la triple sacralité de l’art, du territoire et du politique dans le « retour à l’ordre » de l’Europe des années vingt. Il Selvaggio et le mouvement Strapaese dans l’Italie fasciste (1924-1943) ». Considérant la notion d’« esprit du lieu » comme axe méthodologique, cette recherche interroge le rôle joué par l’art dans la construction d’une identité régionale, nationale et supranationale.
Chargée d’études à l’Institut National d’Histoire de l’art (INHA) depuis novembre 2008, Lucia Piccioni a intégré l’axe « Histoire de l’histoire de l’art » sous la direction d’Anne Lafont et en particulier le programme « Les Revues d’art entre 1900 et 1950 ».
