Serge Milan

Cycle de conférences Retours à l’ordre ?

Sur une proposition de Catherine Fraixe

« …Le Futurisme, dans son programme total, est une atmosphère d’avant-garde ; c’est le mot d’ordre de tous les innovateurs et francs-tireurs du monde ; c’est l’amour du nouveau, l’art passionné de la vitesse ; le dénigrement systématique de l’antique, du vieux, du lent, de l’érudit et du professoral ; c’est une nouvelle façon de voir le monde, une nouvelle raison d’aimer la vie ; une glorification enthousiaste des découvertes scientifiques et de la mécanisation moderne ; un drapeau de jeunesse, de force, d’originalité à tout prix ; une minerve d’acier contre l’habitude des torticolis nostalgiques ; une mitrailleuse infatigable pointée contre l’armée des morts, des podagres et des opportunistes, que nous voulons priver de toute autorité et soumettre aux jeunes audacieux et créateurs ; c’est une cartouche de dynamite pour toutes les ruines vénérées.
Le mot “Futurisme” contient la formule de renouvellement la plus vaste : celle qui, étant à la fois hygiénique et excitante, simplifie les doutes, détruit les scepticismes et réunit les efforts en une formidable exaltation. Tous les novateurs se rencontrent sous le drapeau du Futurisme, parce que le Futurisme proclame la nécessité d’aller toujours de l’avant, et parce qu’il propose la destruction de tous les ponts offerts à la lâcheté. Le Futurisme est l’optimisme artificiel opposé à tous les pessimismes chroniques, il est le dynamisme continu, le devenir perpétuel et la volonté infatigable … »
F.T. Marinetti, 1915 En cette année Futuriste.