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Rossella Froissart

Cycle de conférences Retours à l’ordre ? Sur une proposition de Catherine Fraixe

Art Nouveau et tradition nationale

En 1895, moins d’un an après l’éclatement de l’Affaire Dreyfus, Siegfried Bing, ouvre son magasin-galerie l’Art nouveau. Les réactions manifestées à l’égard de l’art présenté dans les salles aménagées par cet industriel, collectionneur et marchand d’origine allemande, sont marquées par une incroyable virulence nationaliste qui se renouvelle en 1898, lors de l’ouverture de la Maison moderne par le critique d’art et collectionneur – allemand aussi - Julius Meier-Graefe.
Ce regard haineux porté dès lors sur tout le mouvement de l’Art nouveau en France, se traduira, entre autres, par une recherche manifeste, de la part des artistes décorateurs, de formes et de pratiques aisément reconnaissables par une clientèle bourgeoise moyenne. Malgré cette volonté d’enracinement dans une esthétique « nationale », l’Art nouveau restera cependant fortement entachée du « cosmopolitisme » typique des avant-gardes aux yeux de ceux qui rêvent encore d’une « suprématie du goût français » : «L’Art nouveau vit le jour à Bruxelles en Brabant. On le mit en nourrice à Londres, d’où il vint à Paris pour faire ses dents. Le snobisme parisien, formé de métèques et d’étrangers, l’adopta immédiatement, comme il devait adopter, plus tard, le cubisme, le futurisme etc. Ce snobisme a le goût inné de toutes les tares, de toutes les difformités physiques et intellectuelles. […] Bref, en Art nouveau tout est à l’envers, tout est sans dessus dessous.» (Marius Vachon, La belle maison. Principes et lois esthétiques pour aménager, meubler et orner sa demeure, Lyon, J. Deprelle et M. Camus, 1924, p. 87).


Rossella Froissart
Maître de Conférences à l’Université de Provence (Aix-Marseille I).

Rossella Froissart est spécialiste de l’histoire des arts décoratifs en France aux XIXe et XXe siècle. Après avoir étudié l’histoire de l’Union centrale des Arts décoratifs et la création du musée homonyme à Paris, elle a abordé dans sa thèse de doctorat le groupe d’artistes nommé l’Art dans Tout (1896-1901) dont le projet était de réévaluer les arts «mineurs» dans le but de reconnaître leur rôle social dans le monde de la production industrialisée. Les travaux actuels de Mme Froissart portent sur les théories de l’art social, sur l’histoire et les théories de l’ornement et de la relation entre les arts.

RadioRadio

Une radio temporaire de création fabriquée par des étudiant(e)s de l’Ensa Bourges
en FM : 105.1 à Bourges
et sur le web

Atelier sonore d’esthétique

Créé en 2005, l’Atelier sonore d’esthétique, est un séminaire de recherche esthétique en création sonore expérimentale — site web

Arts et créations sonores

Post-diplôme en partenariat avec le Conservatoire de musique et de danse de Bourges — d'électroacoustique — site web

dsra
document & art contemporain

3e cycle — avec l'ÉESI Poitiers-Angoulême — site web