Bruno Botella et Anthony Lanzenberg - Charles Lopez
Bruno Botella et Anthony Lanzenberg
En résidence à La box doctobre à fin décembre 2010
Bruno Botella est né en 1976 à Sarcelles. Il réalise des dessins animés (L’invention du rire, La Créature du marais, Les Queues Hantées), des textes sur l’animation (Ecrivains en Série Saison 2, éd. Léo Scheer) des jeux vidéos expérimentaux (Les Frères du Libre Esprit), et tout autre sortes d’objets dont l’aboutissement se chercherait entre un « jouet optique, une machine à défoncer le temps, une farce de la mémoire et un tapis halluciné dont les motifs besognent depuis un ou plusieurs trous noirs ». Il vit et travaille à Paris et Kyoto.
Anthony Lanzenberg est né 1976, il vit et travail à Saint Denis.
« Si la production d'Anthony Lanzenberg semble éclectique, des récurrences apparaissent. Le point de départ est simple, il opère par prélèvements dans le quotidien. Citant Roland Barthes à propos de la maquette : la maquette est une représentation fictive. «Ses œuvres maquettes» sont soumises à des déformations qui sont par exemple celle de la main, de la pensée ou du langage. De manière conceptuelle, son travail convoque le processus d'abstraction, notion à entendre ici au sens littéral.
A l'Université il a été l'élève de Lebenstejn, et aux Beaux-arts de Penone. En outre il appartient à une génération dont l'œuvre ne peut se résumer à un sujet iconographique ou à un médium, mais son travail explore des processus mentaux mis en jeu dans la mise en forme des œuvres. »
Julien Fronsacq
Charles Lopez
En résidence à La box doctobre à fin décembre 2010
« L’activité préférée de Charles Lopez consiste en la digression permanente des formes et des attentes, des doxa dont celles du conceptualisme comme celle d’un art érudit qui se délecterait à entrelarder ses productions de références incessantes. Lopez aussi est fort à ce petit jeu là mais pour davantage s’employer à faire dérailler le train-train rassurant de l’exercice de la reconnaissance.
Lorsqu’il érige une montagne (Kamiyama, (2009)), c’est à partir de reproductions d’images d’Épinal répétées ad libitum puis froissées dans un processus dont on ignore l’origine. Ce geste entre la procrastination et l’ère du doute créatif est celui qui donne l’impression de toujours se répéter et d’envoyer paître le manque d’originalité. La souris accouche d’une montagne post-moderne, héroïquement déceptive.
La force des travaux de Charles Lopez réside dans leur immédiateté, une dimension « cash » dont la simple appréhension, loin d’être rassurante, se révèle vite urticante.
Joindre les deux bouts ( 2009) relève de cet art du pré-texte et du sous-texte avec une maestria désinvolte. Soit une ligne sinueuse, orangée qui court dans l’espace, tracé elliptique dépouillé de toute artifice et de tout usage. Il indiquerait le chemin à parcourir pour joindre deux lieux-dits répondant l’un et l’autre au nom de « bout du monde ».
Le principe d’effacement de la lisibilité, facteur prépondérant de Kamiyama, se retrouve une nouvelle fois au centre de la dialectique de Lopez.
Avec lui, même la lecture des directives d’un GPS, une fois les données concrètes gommées, gouverne une nouvelle métonymie des espaces et des déplacements. »
Bénédicte Ramade.