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Pierre Coulibeuf

Sur une invitation d'Alexandre Castant dans le cadre de son cycle de conférences "Écrans de neige"

Dédoublement par Pierre Coulibeuf

 

Le cinéma est à considérer ici à l’intérieur d’un projet artistique global. Comme un instrument de transformation et ainsi de création de nouvelles réalités dans de multiples champs artistiques. En fait, quand je fais une oeuvre, mon problème est toujours le même – c’est celui du passage : passage d’une discipline à une autre, d’un protocole de travail à un autre, d’une vision à une autre, d’une forme à une autre, d’un objet à un autre. Pratiquement, j’interviens dans les interstices, dans les intervalles des imaginations de l’autre, l’artiste qui inspire mon projet, pour produire des relations, des liens, susciter des résonances entre les choses, suggérer de nouvelles problématiques, tracer un espace de fiction. Lors du montage, je construis des segments narratifs qui structurent et animent l’ensemble des éléments. La fiction suppose un détour, une distance, où la réalité est d’abord jeu de forces.

La création filmique est une expérimentation. Je conçois le cinéma avant tout comme une recherche. Travailler avec le cinéma, dans une certaine relation avec la création contemporaine. Ouvrir le cinéma à d’autres champs d’exploration, produire de nouvelles écritures audiovisuelles, inventer de nouvelles réalités. A cet égard, l’espace d’exposition m’a permis de prolonger le processus de transformation dans de nouvelles directions. Dans l’espace d’exposition, le film 35mm devient film installation. Une nouvelle forme de discontinuité narrative est ainsi produite à partir du film 35mm comme matrice ; elle attire à elle l’espace physique de la galerie ou du musée, l’architecture même. L’œuvre est déconstruite pour être reconstruite autrement, mettant en relation une multiplicité de composantes audiovisuelles ou simplement visuelles – images en mouvement sonores et muettes (séquences et plans en boucle) et images fixes (photographies encadrées sous verre).


Extraits du catalogue de l’exposition de Pierre Coulibeuf, Dans le labyrinthe / In the labyrinth, au Musée d’Art Moderne de Saint-Etienne Métropole. Silvana Editoriale, Milan/Musée d’Art Moderne, Saint-Etienne/Museu Colecçào Berardo, Lisbonne, 2009.

Pierre Coulibeuf

Né à Elbeuf (France) en 1949. Vit à Paris. Cinéaste et plasticien.

La création contemporaine est le matériau du travail cinématographique et plastique de Pierre Coulibeuf. Dans un rapport transversal avec les genres du cinéma (fiction, expérimental...), ainsi qu’avec les modes de présentation de l’image en mouvement (projection 35mm, film installation, photographie), ses oeuvres inventent un lieu et un langage à la frontière des disciplines, critiquent les formes établies, questionnent les modes de représentation de la réalité. Les principaux concepts de ses œuvres sont : le dédoublement, le simulacre, la métamorphose, le labyrinthe, la réalité comme fiction ou projection mentale.

Depuis 1987, Pierre Coulibeuf a réalisé des fictions expérimentales qui investissent savamment le champ de l’art, et dans lesquelles les changements d’identité, le dédoublement, la métamorphose affectent les univers et les artistes qui inspirent ses oeuvres. Ses nombreux courts et longs métrages (tournés en 16 et 35mm) sont adaptés ou inspirés de Pierre Klossowski, Michelangelo Pistoletto, Marina Abramovic, Michel Butor, Jean-Marc Bustamante, Jan Fabre, Meg Stuart, Maurice Blanchot… Ils sont sélectionnés dans de nombreux festivals internationaux de cinéma (fiction, expérimental, art vidéo) comme le Festival international du Film de Rotterdam (Pays-Bas), le Festival international du Film de Locarno (Suisse), Image Forum Festival-Experimental Film/Vidéo (Japon), la Biennale de l’Image en Mouvement de St-Gervais-Genève (Suisse), les Rencontres internationales Paris-Berlin-Madrid... En 1991, le Musée national d’art moderne/Centre Pompidou lui a consacré une première rétrospective cinéma. En 1993, il obtint la Bourse Leonard de Vinci du Ministère des Affaires étrangères pour une résidence en Italie (Cinéma).

En 1995 et 1996, il fut artiste en résidence au Centre d’art contemporain du Domaine de Kerguéhennec, en Bretagne. Une rétrospective de ses films, sous le titre “Le démon du passage”, conçue par le Ministère des Affaires étrangères en 2004, circule actuellement dans le monde entier (Japon, Italie, Islande, Norvège, Venezuela, Mexique, Brésil…). Pierre Coulibeuf présente également ses oeuvres sous forme de films installations dans le réseau de l’art contemporain.

En 2005, il a été invité par le curator Gaudêncio Fidelis à participer à une exposition spéciale (Frontières du Langage) à la 5ème Biennale internationale d’art contemporain du Mercosul, à Porto Alegre, au Brésil. En 2006, plusieurs expositions personnelles ont eu lieu en Allemagne, notamment aux Deichtorhallen-Haus der Photographie, à Hambourg, à l’invitation de Robert Fleck, à la Galerie der HGB-Hochschule für Grafik und Buchkunst à Leipzig et une rétrospective cinéma dans huit cinémathèues allemandes ; une exposition personnelle au Musée-Château d’Annecy (France) ; un Focus Pierre Coulibeuf au Taipei Poetry Festival (Taiwan).

En 2007, il a fait partie de l’exposition d’ouverture du musée Berardo à Lisbonne (Portugal) ; La Rada-Centre d’art contemporain de Locarno (Suisse) a présenté une exposition personnelle de l’artiste en même temps que Knut Asdam.

En 2008, expositions personnelles au Musée des Beaux-Arts de Brest (France), au Stary Browar Art Center/Kulczyk Foundation à Poznan (Pologne) ; Invideo/International Exhibition of Video Art and Cinema Beyond de Milan (Italie) lui a consacré un focus. En 2009, expositions personnelles à La Casa Encendida à Madrid (Espagne) et à la Fondation Iberê Camargo à Porto Alegre (Brésil) qui lui a commandé un film et une installation (Label ‘Année de la France au Brésil’).

L’exposition personnelle que lui a consacré à l’automne 2009 le Musée d’Art Moderne de Saint-Etienne (France) sera présentée en 2010 au Musée-Collection Berardo à Lisbonne (Portugal), puis au Musée des Beaux-Arts d’Ekaterinbourg (Russie) en partenariat avec le Centre national d’art contemporain d’Ekaterinbourg. Cette exposition fera partie de l’Année de la France en Russie et de la Biennale industrielle d’art contemporain d’Ekaterinbourg. Les œuvres de Coulibeuf font partie d’importantes collections en France et à l’étranger.

 



 

 

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