Sepideh Farsi
Le départ, quelle qu’en soit la raison, est comme une perte de virginité, entraînant un état de conscience irréversible, même si l’on retourne physiquement sur les lieux que l’on a quittés. L’exil est en cela une expérience d’autant plus marquante qu’il est doublé d’un choc culturel. L’exilé vit en permanence sur une corde raide qui survole un abîme. Sa patrie se transforme peu à peu en un territoire imaginaire, situé entre son pays d’origine et sa terre d’asile. Sa culture, son imaginaire même, deviennent hybrides. Sa langue d’origine, il la parlera désormais truffée de mots étrangers. Et l’autre langue restera à jamais pour lui pleine de mots coupés d’images subliminales. Étranger dans son propre pays, désormais il est étranger partout. Mais si dans le phénomène de l’exil on tend avant tout à évoquer la nostalgie de la patrie, il ne faut pas pour autant oublier, une fois les souffrances dépassées, les aspects enrichissants dans le fait de porter une double culture, de parler une langue de plus, et d’avoir finalement, presque, deux pays !
Sepideh Farsi
Filmographie :
Harat 2007
Le regard - Negah - 2005
Rêves de sable - 2003
Le voyage de Maryam - 2002
Le monde est ma maison - 1998
Rêves d'eau -1996
Le vent du nord - 1993
Les artistes et/ou oeuvres évoqués lors de la conférence :
Helene Schjerfbeck (1862-1946) peintre finlandaise.
Firdousi Le Shah Nameh, Le livre des rois.
Vittorio de Sica, Le voleur de bicyclette, 1h30, 1949
Cinéastes :
Abbas Kiarostam
Mohsen Makhmalbaf
Ingmar Bergman
Michelangelo Antonioni
Andreï Tarkovski
Atom Egoyan
