Marie-France Auzepy
Dans le cadre du Cycle de conférences La guerre en images
L’iconoclasme – le fait d’interdire le culte rendu aux images religieuses et la représentation du Christ, de sa mère et des saints - a été déclenché en 730 dans l’empire byzantin par les empereurs eux-mêmes : il ne s’agit donc pas d’une réaction populaire, mais d’une politique religieuse impériale, étendue à l’Eglise tout entière par un concile qui se voulait œcuménique en 754. Il est très mal connu, car l’orthodoxie, religion de l’image – l’icône -, s’est construite contre lui et a fait disparaître presque toutes les sources le concernant, à l’exception de sources polémiques, violemment anti-iconoclastes, d’où, en plus de l’ignorance à son propos, la très mauvaise réputation de l’iconoclasme byzantin. On peut cependant en dégager quelques traits : continuité d’une tendance aniconique déjà présente dans l’Eglise, crainte de l’idolâtrie et de la colère divine qu’elle entraîne, place centrale de l’Eucharistie, de l’onction qui sacralise le prêtre chargé de l’exécution du rite, et du chant.
Marie-France Auzépy est Professeur honoraire de l’Université Paris VIII (Vincennes à Saint-Denis). Elle est spécialiste d’histoire byzantine et plus spécialement de la période des « siècles obscurs » et de l’iconoclasme, sur laquelle elle a publié un Que sais-je ? (L’iconoclasme, Paris, PUF, 2006). Après avoir été professeur du secondaire (Chartres, Rambouillet), elle a enseigné à l’Université, à Amiens puis à Paris, à l’Université Paris VIII, à Vincennes d’abord (1970-1980), à Saint-Denis ensuite (1981-2004). Elle a enseigné le français à l’Institut des Langues étrangères de Xian (Chine populaire, 1984 et 1987) et a été fellow à Dumbarton Oaks (Université de Harvard, 1992). Outre l’iconoclasme, ses sujets d’intérêt sont, entre autres, la marque de Byzance dans l’histoire et les cultures européennes (Exposition Byzance retrouvée. Érudits et Voyageurs français XVIe-XVIIIe siècle, Paris, Chapelle de la Sorbonne, août 2001 ; Byzance en Europe, Paris, PUV, 2003), et la place du poil dans l’histoire en général (Histoire du poil, Belin, 2011). Dans les années 2000, elle a dirigé une mission archéologique en Turquie (Mission Marmara, mission de prospection des restes byzantins sur la côte sud de la mer de Marmara, rapports consultables sur http://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00665263, 00665283, 00665300, 00665304).