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Zahia Rahmani

Que se passe-t-il si le courant « structuraliste » qui s’est fortement développé dans le courant des années soixante ou plus récemment, si le courant « postcolonial » qui a fortement influencé depuis les années quatre-vingt de nombreux aspects de la pensée contemporaine, si ces courants, sont étrangers aux « lecteurs » qui tentent de les « lire » ? Que pouvons-nous dire de l’absence de l’arrière-plan épistémologique qui fait advenir ses courants ? Si la compréhension d’un terme qui semble commun est biaisée, sa réception donnera lieu à un malentendu. On peut donc dire, que se perpétue chez ce lecteur un malentendu. Il a été dit que le courant postcolonial, venu des Etats-Unis, procédé de fait d'un malentendu d'avec ce structuralisme qui le précédait.

A ce stade, on peut dire que dans les pays où l’absence de système artistique est plus que probant, toute production désignée comme artistique et contemporaine relève d’un malentendu. Quand il n’y pas d’école d’art, par d’enseignement artistique, pas de musée d’art, pas de revue, pas de critique, par de pratique esthétique pour désigner les objets, pas de tradition artistique au sens d’une tradition qui sélectionne des objets pour leurs valeurs artistiques, quand tout cela est absent, toute désignation artistique procède d’un malentendu. Dans ce cas est-ce que les objets dits "artistiques" produits dans ces pays procèdent d'un régime de distinction propre ? Et pouvons-nous le distinguer ? En nous appuyant sur une œuvre de l'artiste marocain Hassan Darsi, nous discuterons ici de la notion d'avant-garde et de singularité artistique dans son rapport à une pratique subversive et collective de l'art.

Ecrivain et historienne d'art, Zahia Rahmani dirige à l’Institut national d’histoire de l’art depuis sa création en 2004 le programme de recherche « Arts et mondialisation », un programme prospectif et transversal sur les pratiques artistiques contemporaines dans la mondialisation. Elle a notamment créée une base de données bibliographiques interactive sur le sujet. Ce corpus de plus de 4500 ouvrages a permis de constituer un fonds bibliographique unique sur la mondialisation de l'art et ses enjeux théoriques, de sa généalogie aux emprunts fait à la littérature comparée. C'est le seul outil en accès libre disponible sur le sujet. De 1999 à 2002 elle a élaboré et dirigé le Research program, post-diplôme de l’École nationale supérieure des Beaux-arts de Paris, sous la direction d’Alfred Pacquement. Auparavant, elle a travaillé à la Villa Arson, École nationale d’art de Nice, à la Galerie nationale du Jeu de Paume et à la Léo Castelli Gallery, à New-York.

Elle est l’auteur d’une trilogie consacrée à des figures contemporaines « d’hommes bannis ». Moze (2003), « Musulman » roman (2005) et France récit d’une enfance (2006) aux éditions Sabine Wespieser, un travail littéraire sur des figures impensées de la théorie postcoloniale. Elle a publié « Le Harki comme spectre ou l’Ecriture du déterrement », in Retours du colonial ? Disculpation et réhabilitation de l’histoire coloniale, éd. Atalante (2008) et « Le Moderne comme point d'arrivée sans fin », in Qu'est-ce que le contemporain, éd. Cécile Defaut (2010). Ses écrits sont régulièrement signalés et commentés par les chercheurs tant en France qu’à l’étranger.

 

 

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