Démarche
Le travail de Marielle Chabal se définit par la compilation. Chaque projet est à la fois un texte de fiction, des sculptures, une(des) installation(s), une(des) vidéo(s), une(des) performance(s), des concerts, ou toutes autres formes qui peuvent sembler adéquates à l’agencement de son montage. Sa pratique est polymorphe et ses projets se construisent de manière ludique, avec toute la dimension critique que permet le jeu. Elle écrit des fictions de connivence avec des formes plastiques, à venir ou déjà réalisées, elles sont construites comme des toiles d’araignée à partir d’informations relevées, de collages plus francs et d’anecdotes dérisoires ; elles sont articulées par les fragments comme des constellations. Les phrases produisent alors des images, des formes et vice-versa. Chabal cherche à orchestrer les choses et à tisser les liens, définis par la fiction. La pièce devient la somme de tous les fragments que son noyau a généré, de toutes les scènes et de toutes les articulations qui définissent l'ensemble.Elle met en place des protocoles genrés, activés par des expériences et des rencontres, qui produisent des personnages et des entités de réalité à l’instar de décors fictionnels. Ses recherches sont des trames scéniques en proie au storytelling.
Pour en savoir +
Projet de résidence
La résidence sera une temporalité où j’écrirai un recueil de nouvelles paranormales, en me réappropriant le genre de l'angoisse à travers le mythe es fantômes et des espaces hantés, en tension avec un univers plastique. Le scénario - fait d’anecdotes et d’histoires récoltées - constituera le point de départ d’un ensemble d’œuvres qui seront intégrées à la dramaturgie même du livre et donneront lieu, par la suite, à une exposition. Le projet tente de tisser des liens entre une fiction plastique, matérialisée par le biais d'objets en céramiques, d'éléments de scénographies, de tirages photographiques abstraits et de maquettes, en lien avec la fiction littéraire. L'univers sera créé par un empilement de symboles et de références, comme le décor d’une rêverie – mais aussi par des clins d'oeil à la réalité à travers une errance dans les lieux et mythes Berrichons. C’est une fiction qui se découvre avec la collaboration des étudiants curieux, en visite dans des lieux abandonnés et chargés d'histoires - au rythme d’un projet de fiction radiophonique - et qui s’écrit en même temps qu’elle se sculpte, au gré des aventures et des rencontres, en exploitant le potentiel fictionnel du réel. La narration s’apparentera à un road-movie, fait de bribes, où le regard principal, erre et arpente, de manière poétique, le genre du paranormal, tout en le sculptant de manière sonore.
Workshop
Vous m’avez fait former des fantômes qu’il faudra que je réalise. - Marquis de SadeGHOST SLEEPWALK est un workshop-continu, qui se déroulera sur un mois et demi (six séances). Nous mettrons en place une émission radiophonique que nous définirons. Il s’agira de rencontres où l’on échangera des expériences et des propositions spectrales à travers les ondes. Ce cercle accueille autant de personnes croyantes que de sceptiques ou cyniques envers les expériences du paranormal (séances de spiritisme en directe, interprétation d’images eidétiques, fictions et autres promenades, lectures et séances de projection...).Les exercices que nous entreprendrons ont été empruntés et adaptés – détournés – d’une variété de manuels, de manifestes, de ressources en ligne, et de conversations avec des professionnels. Nous travaillerons notamment à partir des éditions suivantes : Le royaume de l’au-delà de Thomas A. Edison, (de l’introduction de Philippe Baudouin, Machines nécrophoniques), Le Livre des Esprits de Allan Kardec, Le spiritisme de Djénane Kareh Tageret nous regarderons (entre autre) L’exorciste de William Friedkin, Poltergeist, Phenomena de Dario Argento, Paranormal Activity, Shutter, L’Orphelinat, L’Échine du Diable, Guillermo Del Toro.Le projet part d’une volonté de former un hiatus entre les potentialités de la rencontre, de l’échange, de l’imagination et un espace d’expression particulier, celui de l’émission de radio. Le récit se construira au cœur de ce triangle de contextes, au fil d’une errance paranormale, sujette à se concrétiser dans l’invention d’une fiction d’anticipation.