Une histoire de l’ubiquité
Jill Gasparina
C'est habituellement avec le mouvement de dématérialisation de l'art que l'on commence à prendre conscience que l'art relève lui aussi d'une forme informationnelle. Qu'il se donne à voir dans les pages imprimées des magazines, qu'il relève d'instructions pures, matérialisables à l'envie, ou encore qu'il existe sous la forme d'un script, d'une partition, ou d'un contrat, cet art dématérialisé, qui n'existe en effet qu'à l'intérieur d'un système de communication, peut apparaître partout, à la demande, simultanément. Pourtant la transformation de l'art sous l'influence des inventions de technologies de communication à distance commence dès les début de la modernité artistique. Et cette modernité, et avec elle le projet émancipateur des avant-gardes -la recherche d'un impact social pour l'art- peut être réinterprétée comme un projet se confondant avec une quête de l'ubiquité de l’art.