Au delà du bien et du mal : le mythe dans l'art et la pensée des années 1930
par Maria Stavrinaki
sur une invitation de Catherine Fraixe
Le mythe est tantôt vanté pour sa capacité d'atteindre les affects des hommes, en contournant la rigidité de la raison, et tantôt combattu pour cette même raison. Conformément à cette dualité, théoriciens et historiens font la part entre un "bon" et un "mauvais" mythe, par exemple le "bon" mythe révolutionnaire, qui serait défendu par Benjamin, Bataille ou Bloch, ou encore des artistes subversifs comme Masson et Picasso, et le "mauvais" mythe du fascisme. Nous essayerons de penser le mythe ici dans l'ambivalence qui lui est constitutive et qui présuppose toujours le moment psychique et conceptuel de la "contrainte". Cela pourrait nous permettre de voir dans la construction mythique une projection et une fantasme modernes.
Maria Stavrinaki est maîtresse de conférences hdr à l'Université Paris I Panthéon -Sorbonne. Elle travaille sur les rapports entre l'art, les sciences humaines et la politique.