Le Jardin d’oiseaux
Livre numérique aux éditions NAIMA
À la suite de Éblouissement, volumes 1 et 2 (récoltes photographiques de fleurs des champs et des jardins), Florence Chevallier nous dévoile Le Jardin d’oiseaux. Un jardin de couleurs et d’étoffes pour séduire les mésanges, rouges-gorges et autres oiseaux de passage, mais qui cache aussi l’abri voluptueux du prédateur, le chat noir qui guette ses proies.
Ce livre révèle « un monde darwinien et poétique (…) de la grâce saisie dans la menace de mort », écrit Christiane Vollaire dans L’Expérience de la saturation, texte qui accompagne les photographies de Florence Chevallier.
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Publiant en 1988 Le Pli, Gilles Deleuze définissait ainsi l’esthétique baroque :
Tout se passe comme si les replis de la matière n’avaient pas leur raison en eux-mêmes. C’est que le pli est toujours entre deux plis, et que cet entre-deux plis semble passer partout : entre les corps inorganiques et les organismes, entre les organismes et les âmes animales, entre les âmes animales et les raisonnables, entre les âmes et les corps en général?
Une telle définition pourrait servir de programme au Jardin d’oiseaux de Florence Chevallier, tant ce travail entremêle textile, floral et animal et fait de cet entrelacement, et quelque part de cette indistinction, le motif même de son choix esthétique. Le pli en est l’acteur essentiel, dans ses retombées, ses bouillonnements ou ses alourdissements. Ce qu’il cache et ce qu’il montre, la façon dont il accroche la lumière ou produit l’ombre. Ce qu’il attire et met en scène : une scène dont il ouvre le rideau sur une animalité à la limite d’être dénaturée.
Le Jardin d’oiseaux de Florence Chevallier se situe ainsi à trois niveaux de théâtralité : sur la scène baroque : stridence des couleurs, abondance des formes, foisonnement des textures[…] »
Extrait de L’Expérience de la saturation de Christiane Vollaire