Le projet « Écritures et paroles d’artistes aux XXe et XXIe siècles. Cartographie d’une pratique en évolution : stratégies, circulations, échanges et réseaux », soutenu par le Ministère de la culture et de la communication et dirigé par Catherine Fraixe, vise à créer une équipe de chercheurs qui développeront une base de données consacrée aux actes de langage (sous différentes formes : textes individuels ou collectifs, entretiens, blogs, enregistrements sonores ou audio-visuels de conférences, etc.) d’artistes des XXe et XXIe siècles, en privilégiant les prises de parole d’artistes non-occidentaux. A un moment où les éditions d’écrits d’artistes se multiplient les publications restent centrées sur un corpus de textes produits pour l’essentiel par des artistes ouest-européens ou américains. La situation est identique dans tous les pays d’Europe de l’Ouest et aux États-Unis, où seules quelques initiatives reflètent une prise de conscience récente du retard pris en ce domaine. La difficulté ne doit pas être sous-estimée : l’état des connaissances ne permet pas de lancer des programmes de publications conséquents et la limitation au même corpus des bases de données consacrées aux textes d’artistes montre que le problème ne tient pas aux seules contraintes économiques du marché éditorial. La réunion sur un même site de ces documents et le développement d’outils d’analyse permettrait de faire ressortir des aspects rarement envisagés, en particulier l’organisation des débats artistiques dans des espaces transnationaux et les stratégies de positionnement des artistes dans des espaces multiples, ainsi que l’histoire de la formation des concepts, leur circulation et leur reformulation selon les contextes. La constitution d’une base donnée permettrait enfin de publier des anthologies réunissant des textes difficiles d’accès.

Écrits et paroles d’artistes d’Afrique du Nord, du Moyen-Orient et de l’Europe de l’Est dans la guerre froide (1947-1989)

Les 4 et 5 novembre 2015 se tiendront à l’Institut d’études de l’Islam et des sociétés du monde musulman (IISMM/EHESS), à Paris, deux journées d’études qui ont pour objectif d’aborder les modes de circulation des textes et paroles d’artistes dans le contexte de la guerre froide (1947-1989), en s’intéressant à des déclarations ignorées ou minorées par une histoire de l’art souvent encore organisée autour de l’action de quelques « centres ».