Persona Grata, l’art contemporain interroge l’hospitalité
La Chronique d'Alexandre Castant
Chaque mois, la chronique Arts, photographie, vidéo, son… d’Alexandre Castant. Chronique de décembre ? Persona Grata, l’art contemporain interroge l’hospitalité au Musée National de l’Histoire de l’Immigration, et, au MAC VAL – Musée d’Art Contemporain du Val-de-Marne.
« Ma bouche sera la bouche des malheurs qui n’ont point de bouche… » écrivait Aimé Césaire dans Cahier d’un retour au pays natal (1939). Avec les deux expositions qui constituent Persona Grata, l’art contemporain interroge l’hospitalité c’est en effet le sujet essentiel, universel, de l’hospitalité faite ou refusée aux réfugiés, aux migrants, aux peuples en exil que, conjointement, traitent avec attention et sérieux dans le champ des arts plastiques le Musée National de l’Histoire de l’Immigration et le MAC VAL – Musée d’art contemporain du Val-de-Marne. Deux expositions conduites en deux lieux différents par, respectivement, les commissaires d’expositions Anne-Laure Flacelière et Isabelle Renard pour le Musée National de l’Histoire de l’Immigration, et, par Ingrid Jurzak pour le MAC VAL. En outre, cette thématique est éclairée par Fabienne Brugère et Guillaume Le Blanc, philosophes et auteurs du livre La Fin de l’hospitalité. L’Europe, terre d’Asile ? (Flammarion, 2017), qui, entre autres, ont réalisé avec les artistes de passionnants entretiens, présentés dans le parcours de l’exposition du Musée National de l’Histoire de l’Immigration. Si ces précisions, curatoriales et scientifiques, sont importantes c’est que le sujet requiert un soin, intellectuel, éthique, esthétique, à la hauteur de sa tragédie, de ses douleurs mais aussi de ses solutions possibles et, surtout, de son traitement dans le champ de l’art (peinture, photographie, vidéo, installation, sculpture…). Car, in fine, c’est de cela dont il s’agit… Face à l’accélération des flux migratoires actuels, les artistes de Persona Grata approchent les notions d’accueil et d’hospitalité, leur difficulté ou le refus qui leur est opposé, à chaque fois en faisant art, c’est à dire en explorant les ressources iconiques, spatiales ou langagières des arts plastiques. Mais comment ?