Ingrid Luche

Ingrid Luche (1971) a étudié à l’ÉPIAR, Villa Arson à Nice. Vit à Paris.
Elle développe un travail de sculpture et d’installation portant sur la perception de l’espace retouché par la mémoire. Projets et réalisations intègrent des médias diversifiés. Son travail est représenté par Air de Paris à Paris.

Expositions récentes :

-> Personnelles :

2021
. Whileaway, Véranda de la Villa du parc, Annemasse.

2019
. They kill you with cotton, Air de Paris, Paris.

2018
. They can’t live without it. We can. Ghebaly Gallery, Los Angeles, USA. Partenariat avec Air de Paris, Paris. Nouvelle aide à la présence d’un artiste français dans une galerie étrangère du CPGA-DGCA.

2015
. Air de Paris, Paris, septembre.

2014
. The Gold, the Night & the Noon in 25/25/25, Kunststiftung NRW, Von-der-Heydt-Museum, Wuppertal.
. Anomalie temporelle, Amnésie temporaire (12 novembre 2013 - 26 janvier 2014), AXENÉO7, Gatineau, Québec.

 

->  Collectives

 

2022
. Paradoxales, Frac Poitou-Charentes, Angoulême.

2021
. Nous irons tous au paradis, Frac Normandie, Site de Caen.
. Habiter, commissariat Clotilde Boitel, Château d’eau, Bourges.
. Entrée des artistes, Air de Paris, Romainville.
. Figures de style, Parcours GR2021, collection du Frac Poitou-Charentes, Abbaye royale de Celles-sur-Belle.

2020
. Sleep Disorders 21 : L'anniversaire, l'Ahah, 4 cité Griset, Paris.
. Allons voir !, Parcours d’art contemporain en Pays Fort, commissariat Lucile Encrevé, Vailly-sur-Sauldre.
. Entrée des artistes, Air de Paris, Romainville.
. Persona Everyware, commissariat Anne-Lou Vicente et Raphaël Brunel, Le Lait, Albi.

2019
. More, Inauguration d’Air de Paris à Komunuma, Romainville.
. Bertfalhe, Ingrid Luche, Éléonore False, Hélène Bertin, 40mcube, Rennes.
. Syncopes et Extases. Vertiges du temps, Frac Franche-Comté, Besançon.
. Antinymphe, Galerie Expérimentale du CCC OD, Tours.
. Some of Us, an overview on the French Art scene, Kunstwerk Carlshütte, Büdelsdorf, Allemagne.

2018
. LAPIN-CANARD #34, Parc de la villette, Folie N°4 / DUUU Radio 34, Paris.
. Pasta Utopia, une proposition de Mathieu Mercier, Galerie Papillon, Paris.
. De fils ou de fibres, Abbaye St André - CAC, Meymac.
. 1998, Air de Paris, mai.

 

http://www.ingridluche.com

.
mercredi 17 avril 2019
samedi 22 juin 2019

Air de Paris, 
32, rue Louise Weiss
75013 Paris- France
http://www.airdeparis.com

Ingrid Luche_House On Fire 2 (Détail)_2019

They kill you with cotton

Exposition

Les Ghost Dresses font partie d’une série de sculptures débutée en 2011. Les robes sont des formes sculpturales molles non-incarnées et des supports d’accrochage. La série des (Californian) Ghost Dresses (2018), présentée à la Ghebaly Gallery en décembre 2018, est un ensemble de sculptures suspendues à un support utilisé d’ordinaire dans les studios photo. Ici, l’objet est à la fois un système d’accrochage et une version surdimensionnée du portant à vêtement qui pop’up et circule, puisque mobile, dans l’espace blanc de la galerie. Les robes, en apparence disponibles, prêtes à être revêtues et possiblement incarnées, ont été en Californie et produites à Paris. Elles sont au sujet des poses et des discours préfabriqués, de leur formulation dans le réel, qui modèlent les comportements individuels et sculptent les groupes. Leur origine est rétinienne et mémétique. C’est pourquoi j’aimerais proposer la notion de blink pour parler de ce travail.
Blink c’est à la fois le coup d’œil, le clin d’œil et le battement de paupière qui m’apparaissent être l’un des modes de vision expérimenté par Ingrid Luche pour attraper les phénomènes sociaux et médiatiques contemporains qui circulent, transformés en images, dans les rues et sur les écrans. Ces images attrapées et disponibles, prêtes à être endossées, ornent les formes vides des sculptures de la série californienne. Blink est la manière dont je vois Ingrid regarder les phénomènes sociaux qui circulent sur les réseaux (statements et postures), à la télévision (news en continu), au cinéma (héroïsme en carton) et dans la ville (brands et magasins spécialisés). Il s’agit dans son cas d’un système de regard marginal porté sur les détails d’un monde à vendre et d’un merchandising idéologique en constante reformulation.
La série est construite à partir d’un corpus d’objets et d’images collectées par l’artiste durant ses déplacements en Californie : un pavillon en flamme (vu à la télé), un mural à l’effigie d’Arnold Schwarzenegger (remarqué dans la rue), des écouteurs jetables (reçus dans l’avion), une photographie d’un tirage de canyon désertique de Richard Prince (monumental, vu au LACMA), une capture d’écran d’une vidéo de Nasim Najafi Aghdam, bodybuildeuse et militante pour les droits des animaux. Nasim Aghdam, par exemple, est originaire d’Iran. Elle est célèbre pour avoir attaqué les bureaux de la plateforme Youtube, avant de sa donner la mort, en raison d’une modification de leur politique de rétribution des chaines (elle revendiquait 15000 followers et contestait son déclassement). Nasim Aghdam, Schwarzenegger ou les déserts de Prince sont maintenant des motifs all-over imprimés sur tissus ; les écouteurs ou les lunettes de soleil récupérés ici et là sont des matériaux source assemblés en réseaux de signes et de texture pour orner, tels des bijoux, les images mentionnées. Les images et les objets sont pliés, ouverts, transformés. L’image de
Prince est une grande jupe plissée démesurée, ceinturée de chaînettes et goodies; la maison en feu, retournée, est un motif décoratif déréalisé; Schwarzenegger un châle. Les déplacements sont d’autant plus surprenants qu’ils marchent sur le modèle contrarié du désir individuel (formulé, travaillé, soumis) et de l’attente (toujours en sursis, en demande de validation, dépendante d’une institution médiatique elle-même désincarnée). L’utilisation récurrente de simili-cuir, 100% Spandex, est à l’image de cette relation-projection contrariée.
Ingrid Luche m’a expliqué s’intéresser aux questions de production dans l’art comme dans la société. « Les modèles de vie actuels sont paradoxaux dit-elle. Je m’intéresse à l’ambivalence et aux territoires sociologiques qui nourrissent ces modèles. Ils produisent à la fois de la fascination et son contraire à l’image d’un véganisme basé sur le tout jetable. Et on vérifie cela dans l’attitude, dans les modes de vie. Nasim Aghdam est un exemple archi puissant de ce type d’autodestruction par le réseau social. »
Marie Canet, 2018-2019

Le titre de l’exposition est extrait de l’expression “There they kill you by ax, here they kill you with cotton”, utilisée par Nasim Najafi Aghdam pour comparer les méthodes iraniennes aux américaines.

Avec le soutien à une Recherche/production artistique du Centre national des arts plastiques, France.

RadioRadio

Une radio temporaire de création fabriquée par des étudiant(e)s de l’Ensa Bourges
en FM : 105.1 à Bourges
et sur le web

Atelier sonore d’esthétique

Créé en 2005, l’Atelier sonore d’esthétique, est un séminaire de recherche esthétique en création sonore expérimentale — site web

Arts et créations sonores

Post-diplôme en partenariat avec le Conservatoire de musique et de danse de Bourges — d'électroacoustique — site web

dsra
document & art contemporain

3e cycle — avec l'ÉESI Poitiers-Angoulême — site web