Espaece
Aurélien Bory
En croisant plusieurs disciplines artistiques, Aurélien Bory se glisse avec beaucoup d'imagination et de poésie dans l'univers de Georges Perec.
Il ne propose pas une adaptation de Espèces d'espaces de Perec — nul besoin d’avoir lu le livre pour apprécier le spectacle — mais en restitue l’esprit et la structure en défiant toutes les lois de la gravité pour donner la parole aux corps. Il souhaite « mettre l’espèce dans l’espace, ou même faire en sorte que l’espèce et l’espace coïncident ». Ainsi, la page blanche d’Aurélien Bory, c’est le plateau sur lequel trône un gigantesque mur gris articulé, acteur à part entière du spectacle. Machine infernale capable de représenter une tour, une bibliothèque, il se métamorphose sans cesse, devenant protecteur comme un cocon ou dangereux comme un piège. Une chanteuse, un acteur, un danseur et deux circassiens cherchent leur place et bataillent contre ce mur, symbole de tous les obstacles. De prouesses physiques en exploits plus modestes, ils en explorent les recoins et tentent d’apprivoiser ce géant. Il s’agit autant de se préserver que d’occuper l’espace mouvant. Avec beaucoup d’imagination et de poésie, en croisant plusieurs disciplines artistiques, Aurélien Bory remplit le vide avec virtuosité.
Bord de plateau
Jeudi 12 octobre à l'issue de la représentation en présence de l'équipe artistique