Myriam Mechita
dans le cadre de l'exposition " Je cherche des diamants dans la boue " au Transpalette
Je cherche des diamants dans la boue. Avant de devenir la pierre précieuse telle qu’elle existe ou telle que nous nous la représentons, le diamant et son développement nous échappent en tout point, dans le temps comme dans l’espace. Tout se passe en dehors de notre réalité. La croissance d’un diamant, amas pur de carbone, évolue entre un et trois milliards d’années. Sa vie commence à plusieurs kilomètres sous nos pieds, au cœur du manteau terrestre. Des diamants dans la boue. Il lui faudra du temps, de la chaleur, des accidents chimiques, pour remonter jusqu’à la surface. Il est ensuite extrait de la roche, de la terre, pour être taillé, poli, facetté et devenir une pierre précieuse, « le fruit des étoiles », « les larmes de Dieu». Le diamant est le matériau le plus dur, un aimant indomptable (adamas) qui, sous la forme d’amulette ou de talisman, est considéré comme un antipoison, il repousse les mauvais esprits. Je cherche.
Une pierre magique, que seuls les rois ou les reines des différentes civilisations et époques portent à leurs couronnes et autres somptueux bijoux. Une pierre sublime dont l’histoire, la symbolique et les propriétés nous dépassent. Je cherche.
Du manteau terrestre, de l’inconnu, remonte lentement, une pierre rare au devenir précieux. C’est ainsi que je me figure le processus créatif de Myriam Mechita, qui, sans concession, explore les profondeurs de l’histoire humaine. Des mémoires enfouies, elle fait remonter à la surface, à nos yeux, des images, des flashs, des révélations qui ne connaissent ni espace ni temps.
Commissariat : Julie Crenn