Geoffroy Tory de Bourges
libraire imprimeur humaniste (1480-1533)
Rencontre avec Geoffroy Tory natif de Bourges, figure emblématique de la Renaissance dans le domaine du livre imprimé et pour la défense de la langue française sous François 1er.
À travers un ensemble d’ouvrages et de pièces d’archives de la période renaissante, dont certaines empruntées à de grandes bibliothèques françaises, l’exposition suivra le parcours biographique de Geoffroy Tory : de ses origines berruyères à sa formation humaniste en Italie, de ses travaux d’érudition et de ses recherches sur les arts du livre à son œuvre de réformateur de la typographie et de la langue française au service de la politique royale. Au tournant des XVe et XVIe siècles, à cette époque dite de la Renaissance française, Geoffroy Tory est l’un des principaux témoins et acteurs de la naissance du livre moderne, de la librairie et de ses usages, du renouveau des arts et des savoirs.
L’exposition montrera aussi des macrophotographies tirées du Champ fleury, le traité de Geoffroy Tory dont la Bibliothèque de Bourges conserve un exemplaire de l’édition originale (1529). Des « héritages » de Geoffroy Tory dans la création contemporaine viendront clôturer le parcours, en particulier en présentant les travaux d'un groupe d’étudiants de l’ENSA de Bourges réalisés dans le cadre du séminaire " Traité " mené par l’enseignant et artiste Ferenc Gróf.
Dans le cadre du séminaire de recherche Traité, nous nous sommes posés la question : après les 500 ans qui nous séparent des premiers traités de typographie moderne, donc de l’ouvrage à la fois austère et passionné Champ Fleury par Geoffroy Tory, quels sont aujourd’hui les enjeux de la lettre dans le cadre des pratiques plastiques ? Comme Vilém Flusser l’a rappelé : « Le geste d’écrire est un acte d’excavation, de gravure, et le verbe grec ‘graphein’ en est toujours le témoin. Sa technique actuelle cache cette essence. Il y a quelques milliers d’année qu’on s’est mis à gratter les surfaces des briques mésopotamiens, et c’est cela, pour notre tradition, l’origine de l’écriture. Il s’agit d’un geste dé-structif, d’un acte qui enlève. Écrire, c’est faire des trous. » L’approche proto-conceptuelle de Geoffroy Tory pour le « desseing » de ces lettres, en prolongeant les travaux de Dürer et Léonard de Vinci, nous définit un des points de contrôle du trait vectoriel, qui se retrouve dans le design de nos polices d’écriture numériques. C’est à partir de cette racine de l’arborescence typographique que notre groupe de recherche a commencé à trouver des amalgames, desseigner les chimères, creuser des trous [...]