Ouvrir les yeux et voir les mains ouvertes
de Boris Lehman & Régina Guimarães
Renverser les images et tirer les fils du temps pour embrasser le monde, Pénélope est à l’œuvre.
La peau reste collée, comme une trace des ébats. Colères et joies se lisent sur les tissus tissés et les fragments de pellicules agencés. Retour aux objets et aux visages , chatoyants et goguenards… Journaux intimes et jeux de piste, sortis de la boîte à couture, pour conjurer et embellir.
L’exposition est ouverte le samedi de 15h à 19h et le dimanche de 15h à 18h.
Vendredi 5 mai
19h – Transpalette
Ouverture et vernissage de l’exposition Ouvrir les yeux et voir les mains ouvertes de Boris Lehman et Regina Guimarães
19h45 – Transpalette
Performance Communication du collectif Deux Femmes (Malsy Klasen et Anita de Laforêt), Belgique
Durée : 15 minutes
Les performeuses se font face, avec pour seul contact leurs mains, apposées chacune sur les deux côtés d’une vitre. Cette surface est activée par de multiples tentatives de communication, par la confrontation physique, la respiration, jusqu’à arriver progressivement à un climax de tension, de vibration vocale, et d’engagement corporel. Une danse électrique aux accents bestiaux, un cri mettant en péril la fragilité du verre et d’un moment suspendu. S’y rencontrent des souffles, des voix, des poids, de la chaleur et des regards éphémères.
21h21 – Haïdouc
Séance de projection de courts-métrage #1
Durée : 52 minutes
Mai 68 en 2018, Boris Lehman, Belgique, 2018, 4 minutes
Je cours après une femme. La caméra suit en travelling. Soudain, la femme s’arrête, se retourne, se déshabille et montre tous ses slogans inscrits sur son corps. Moi, je lui montre les miens.
Confinement, Boris Lehman avec l’aide de Sarah Moon Howe, Belgique, 2021, 17 minutes
Le tournage commence. Sarah me prête une caméra et me dit comment s’en servir. Les vaccins sont là. Je suis confiné. Attention virus. Je suis en colère. J’y suis j’y reste, je ne pars pas d’ici.
À Mesa, Regina Guimarães, Portugal, 2000, 3 minutes
À Mesa (À Table) est un des volets d’un diptyque qui, outre la rêverie cinétique, s’attarde sur le regard de mon Père en souffrance et le regard interrogatif de ma Fille cadette qui grandit à vue d’œil. Entre l’une et l’autre, coulent d’obscurs fleuves.
Tronco & Nu, Regina Guimarães, Portugal, 2007, 12 minutes
Les oliviers observés comme des vieilles dames, les chênes-lièges observés comme de robustes garçons marqués au fer. Tronco & Nu est une tentative de capter le kaléidoscope de d’Alentejo comme une haletante suite musicale.
Estudo de mercado, Regina Guimarães et Saguenail, Portugal, 2011, 11 minutes
De passage à Porto, deux artistes de rue transforment le marché du Bolhão en salle de spectacle. Entre le rite nuptial et le rituel tribal urbain, le style et la démarche de ces deux étrangers se marie bien avec la désinvolture des marchandes qui les encouragent et les applaudissent.
Assobio e Piropo, Regina Guimarães, Portugal, 2017, 5 minutes
Inspirée par les vestiges d’une fête de rue qui dialogue avec elle-même, j’élargis la donne à une partie de cache-cache entre fleurs et ombres. Sifflement et Quolibet répond à la furie législatrice avec le jeu de jambes d’un ensemble de pin-ups dont les images ont été trouvées… dans les poubelles.
Samedi 6 mai
15h – Transpalette
Ouverture de l’exposition jusqu’à 19h
18h18 – Haïdouc
Séance de projection #2
Nus dans la cage d’escalier, Regina Guimarães et Saguenail, Portugal, 2012, 26 minutes
Après une revisitation de l’histoire du nu dans la peinture, deux vieux amants commettent ce film à quatre mains dans lequel ils s’échangent des images l’un de l’autre. La représentation bidimensionnelle, que la déconstruction cubiste a mise à mal, dialogue avec des volumes de chair et de lumière.
Couple, Regards Positions, Boris Lehman et Nadine Wandel, Belgique, 1982, 60 minutes
Deux personnages — un homme et une femme — jouent a se regarder, à se confronter, à s’agresser, jusqu’à se mutiler, pour tenter de communiquer, de s’unir. Chaque regard, chaque position, chacune de leur action, est rituelle et symbolique. Il n’y a pas de décor. Uniquement des objets et des formes géométriques suspendus en l’air et posés sur le sol.
21h – Nadir
Ciné-concert Maya Deren / Mona Kazu
Durée : 45 minutes
Une vision poétique et hors du temps, une plongée sensorielle, physique et émotionnelle. Les femmes sont à l’honneur dans ce ciné-concert, aussi bien derrière la caméra qu’à l’écran, et pour la musique. Ici, des créations de Maya Deren, films courts réalisés dans les années 40 autour de la chorégraphie des espaces et des vues, du surréalisme, servent d’inspiration à une musique expressionniste, libérée des structures trop évidentes afin de suivre la danse des caméras et des corps.