Dracula | P.Henry
Sur une proposition de Jean-Michel Ponty
Il y a deux facettes dans l'œuvre de Pierre Henry. D'une part, le côté expérimental "abstrait", voire formaliste, celui qui se rattache à une pure "plastique" du son (Variations pour une porte et un soupir, Mouvement-rythme-étude, Pierres réfléchies...) ; d'autre part, le côté expérimental "romantique", visionnaire et mystique, qui se rattache à la peinture de fresques sonores monumentales au fort pouvoir de suggestion (Apocalypse de Jean, Fragments pour Artaud, Livre des morts égyptien...). C'est à ce second versant qu'appartient "Dracula".
Il a utilisé les moments strictement symphoniques de la Tétralogie de Wagner pour ce "Dracula", créé dans le cadre des concerts "Pierre Henry chez lui" en 2002. Il s'agissait pour lui de réaliser une sorte de film expressionniste d'épouvante, ayant le mythique personnage de Dracula pour héros, mais un film sans images. Il rejoint là sa passion pour le cinéma comme dans sa première pièce datée de 1949 : Voir l'invisible, musique d'un film de Jean-Claude Sée.