Volte-face
Samir Ramdani
Démarche
Dans les derniers projets de Samir Ramdani, il s’est agi de faire se croiser, par différents biais, le monde des arts plastiques et celui du cinéma. La rencontre de ces deux mondes s’est concrétisée sous différentes formes, comme l’infiltration d’une œuvre (de Jagna Ciuchta), dans le décor d’un film grand publique (L’Écume des jours de Michel Gondry, cf. portfolio). Ou bien, comme dans son dernier film Black Diamond, dans lequel il a invité quatre artistes et une commissaire. Certaines œuvres ont été spécialement pensées pendant l’écriture du scénario, d’autres qui existaient déjà, ont été adaptées par leur auteurs à l’intrigue.
Ces propositions induisent, selon lui, une multitude de pistes de recherche passionnantes, parmi lesquelles : Peut-on considérer la narration comme un espace potentiellement praticable par les artistes ? Une sorte d’espace fictionnel aussi valide que les espaces traditionnels d’exposition type galerie ou musée. Ce qui l’intéresse dans cet espace fictionnel est que sa finalité soit une projection sur un écran deux dimensions. Autrement dit, les œuvres filmées perdent ou changent de matérialité et de temporalité. C’est, entre autres, ce changement d’état qui l’intéresse, comme si la sculpture pouvait exister autrement que physiquement.