Mathilde Chénin
Dans le cadre de sa résidence à La Box en Janvier/ Février /Mars
Projet de workshop
À partir de vos propres pratiques, univers et matériaux, j’aimerais, lors de ce workshop, expérimenter avec vous des formes d’écritures collectives dont le moteur premier serait issu des logiques, langages et procédures propres aux systèmes algorithmiques. A la manière dont Lisa Nelson utilise une grammaire spécifique au langage de la vidéo au sein de ses improvisations, il s’agirait d’investir cette fois une grammaire propre aux langages de programmation et aux logiques binaires.
Que voudrait dire répondre « ET », « OU » ou encore « NON », à une proposition gestuelle ou sonore faite par quelqu’un d’autre ? Que serait « l’état 0 » d’un geste ? Comment interpréter par le geste ou le son, des termes tels que « beginShape() », « resetMatrix() » ou encore « redraw() » ? Où peut nous amener de contraindre nos mouvements et leur enchainement aux motifs produits par un automate cellulaire tel que le Jeu de la vie ? Peut-on appliquer des logiques binaires aux relations humaines (amoureuses, affectives, sociales, gestuelles...) ? Que signifiera pour nous le fait d’ « incarner » une logique ou d’ « exécuter un algorithme » ?
Ce workshop pourra aussi constitué un moment d’échange théorique, afin de réfléchir ensemble à la manière dont l’usage croissant des « nouvelles technologies » génère de nouvelles façons de « relationner » à l’autre, produit des corporéités inédites (sommes-nous en passe d’abandonner le pouce préhenseur pour l’index glissant ? quid des notions de « fluidité », de « transparence »... ?), implique des rapports transformés au langage, ou induit de nouvelles subjectivités.
