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mardi 28 février 2017
vendredi 03 mars 2017
Workshop
S2 S4 S6 S8 S10
10h
Atelier photo

avec Eric Stephany

Re:Territories / Challenging Borders (Eric Aupol & Hervé Trioreau)

Date limite d'inscription auprès de Francine Casteran-David : le 10 février 2017

 

Bas Jan Ader, In Search Of The Miraculous (One Night in Los Angeles), 1973-1975

En juillet 1975, dans le cadre d’une performance, Bas Jan Ader part pour une traversée en solitaire de l’Atlantique sur un Guppy 13, afin de rallier Los Angeles à l’Europe. Le premier volet est documenté par une série de photos dans les rues de Los Angeles. Le troisième aurait repris le même dispositif, mais, cette fois, dans les rues d’Amsterdam, après la traversée. Mais l’artiste ne livre pas les deux derniers triptyques de sa performance. Il disparaît en mer sans laisser aucune trace, si ce n’est son bateau, retrouvé échoué au large des côtes de l’Irlande, six mois après son départ.

« Our sense of spatial and temporal orientation has changed dramatically in recent years, prompted by new technologies of surveillance, tracking, and targeting. One of the symptoms of this transformation is the growing importance of aerial views: overviews, Google Map views, satellite views. We are growing increasingly accustomed to what used to be called a God’s-eye view. On the other hand, we also notice the decreasing importance of a paradigm of visuality that long dominated our vision: linear perspective. Its stable and single point of view is being supplemented (and often replaced) by multiple perspectives, overlapping windows, distorted flight lines, and divergent vanishing points. How could these changes be related to the phenomena of groundlessness and permanent fall? »

In Hito Seyerl, In Free Fall : A Thought Experiment on Vertical Perspective, 2011
http://www.e-flux.com/journal/24/67860/in-free-fall-a-thought-experiment-on-vertical-perspective/

Notre sens de l'orientation spatiale et temporelle a radicalement changé au cours de ces dernières années, grâce aux nouvelles technologies de surveillance, de suivi et de ciblage. L'un des symptômes de cette transformation est l'importance croissante des vues aériennes: aperçus, vues Google Map, vues satellite. Nous sommes de plus en plus habitués à ce qu'on appelait autrefois l’oeil de Dieu. D'autre part, nous remarquons également l'importance décroissante d'un paradigme de la visibilité qui a longtemps dominé notre vision: la perspective linéaire. Son point de vue stable et unique est complété (et souvent remplacé) par des perspectives multiples, des fenêtres qui se chevauchent, des lignes de vol qui se déforment, des points de fuite qui divergent. Comment ces changements peuvent-ils être liés aux phénomènes d’absence de fondation et de chute permanente ? *

 

Je suis en résidence au moment où j’écris cette proposition de workshop. Pendant ce temps de recherche et de suspension, sur les traces de la dernière et fatale performance de Bas Jan Ader, une question résonne avec ma situation d’artiste, en janvier 2017, à Amsterdam. Au coeur d’une recherche, comment se mettre en condition pour laisser venir les choses? Comment laisser venir ce qui n’était pas attendu? A quelle perte doit-on céder pour voir apparaître de nouveaux horizons et cette absence supposée de fondations ne constitue-t-elle pas un verticalité tremblante à partir de laquelle de nouvelles formes peuvent surgir?

Après avoir successivement poursuivi les spirales d’un escalier berlinois, les ombres portées d’observatoires astronomiques indiens et les premiers pas de l’homme au coeur d’une tour néolithique à Jericho, je me retrouve à Amsterdam, à traquer la réfaction de la lumière dans l’encre et l’aquarelle. Sous l’apparente simplicité et l’étonnante dissonance formelle qu’elles convoquent au sein de mon travail, ces eaux colorées participent de la même recherche d’un point de gravité désorienté, d’une ligne de décentrement et de la poursuite d’une verticalité. C’est de cela dont dont nous allons parler.

Falling is relational
Falling means ruin and demise
as well as
love and abandon
passion and surrender
decline and catastrophe

Mots-clés :
#fall
#verticality
#boundary
#insearchof
#watercolor
#drawing
#writing
#performance
#video
#photo

 

Eric Stephany
http://www.ericstephany.com

Diplômé en architecture (École Nationale Supérieure Paris-La Villette), formé en droit en et en histoire de l'art, Eric Stephany travaille pendant dix ans pour un atelier d'architecture international. Impliqué dans la production d’architectures spectaculaires et dystopiques (Philharmonie de Paris, Musée national du Qatar, Opéra de Dubaï, Grande Mosquée d'Abu Dhabi, Guthrie Theater de Minneapolis...), il pratique le dessin, modélise et élabore des concepts pour des concours. Il quitte alors cette pratique et multiplie les interventions en galeries (Air de Paris, Hussenot, Obadia, Torri à Paris, Exile, PM Gallery ou Atelier Kunst Spiel Raum à Berlin, Marianne Boesky à New York), centres d’art (BétonSalon, Glass Box, Ferme du Buisson, Fondation Ricard, Tripode) et institutions (ISCP New York, USA, Musée des Abattoirs, Printemps de septembre, FR, Museo Nivola, IT, Institut Français de Prague, CZ, Deutsches Architecture Zentrum, DE) .

Ses gestes sculpturaux, ses collages (Index des ombres, 2014) ou ses films cherchent au travers d'archétypes architecturaux une série d'émotions ou d'états ambivalents,comme l'étonnement, l'anticipation, la stupeur ou la langueur dont il regarde la succession comme une définition possible de l'art. Suivant les traces du concept romantique allemand d'Einfühlung (empathie), son travail cherche à souligner la manière dont nous projetons sur ces architectures qui nous entoure l'émotion qu'elles nous font ressentir. Après avoir collecté et installé, à partir de 2005, les restes d'une architecture spectaculaire globale (Paris, Doha, Rio, Séoul, New-York, Dubaï) et travaillé sur l'équilibre entre les sentiments d'admiration et d'ennui, il s’installe en 2010 à Berlin, pour déterrer l'extase désabusée (Berghaïn) des restes des avant-gardes modernistes européennes (Das Berlin Helikoid, 2013) ; il séjourne en 2012 à Beyrouth, explorant la notion de « trauma architectural » (Faltbild Nach Rorschach, 2012), puis à New York en 2013 (lauréat Villa Medicis Hors les Murs) où il enquête, à l'ombre du mouvement Occupy Wall Street, sur les songeries proto-surréalistes de l’architecte révolutionnaire français Jean-Jacques Lequeu (Index des Ombres, 2014 - 2015).

En 2015, sa découverte des observatoires indiens construits au début du XVIIIème siècle le conduisent au nord de l'Inde centrale à la recherche cette fois-ci de l'émotion d'anticipation. Il travaille actuellement à deux nouveaux films (Le Mausolée des amants, 2016 ) et (Anticipation, 2016), une pièce sonore (Archaic Black Hole, 2016) et une série de sculptures (Himalayan Inflexions, 2016). Il conduira une nouvelle recherche sur le sentiment de stupeur attaché à l'extraordinaire "Tour" néolithique de Jericho, dans le cadre de la résidence El Altal, en Palestine, au mois d'octobre 2016.

Né en 1970, Eric Stephany vit et travaille à Paris.

RadioRadio

Une radio temporaire de création fabriquée par des étudiant(e)s de l’Ensa Bourges
en FM : 105.1 à Bourges
et sur le web

Atelier sonore d’esthétique

Créé en 2005, l’Atelier sonore d’esthétique, est un séminaire de recherche esthétique en création sonore expérimentale — site web

Arts et créations sonores

Post-diplôme en partenariat avec le Conservatoire de musique et de danse de Bourges — d'électroacoustique — site web

dsra
document & art contemporain

3e cycle — avec l'ÉESI Poitiers-Angoulême — site web