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Jean-Charles Hue

 

Où est David ? « is dead, man ! ».
J’ai beaucoup pleuré devant Bryan qui a empoché mes 15 dollars pour son tuyau. Il m’a donné le numéro de la tombe. Allée C numéro 817. « David est là, dans ce petit cimetière en pente rempli d’arbres très jolis ! », qu’il me fait. Il doit être bien, c’est sûr ! Alors j’y vais dans son cimetière et je trouve une tombe en mauvais état avec le nom de famille de David dessus… « Perri ». Alors, je pleure tant que je peux à côté de mexicains qui ouvrent une bouteille pour boire un canon avec leurs macchabées. Je pleure jusqu'au moment où je m’aperçois que j’en ai pas de macchabée. Les fleurs cachaient le prénom d’une gonzesse… Machine…quelque chose… Perri ! En plus le chef me dit qu’il n’y a pas non plus d’allée C et de tombe 817.  « Ça devient grotesque ! », que je j’lui dit. « J’ai payé très cher cette information auprès de ce demeuré de Bryan », qui m’a indiqué ce cimetière connement en pente. Le chef m’a évacué vers un autre cimetière encore en pente qui a des numéros sur les tombes un peu comme mon C817. J’ai de nouveau tout raconté au nouveau chef. « Un gringo, mon ami, David, mort, un an, ce con de Bryan ! », tout quoi ! J’explique ma situation toute récente et celui-ci fait du mieux qu’il peut car il comprend mon embêtement. Alors, il a voulu m’arranger les choses, mais quant il a vu qu’il était le chef d’un cimetière avec un C 816 et un C818… mais que le C817 manquait à l’appel… Il en a été très vexé. Je ne voulais pas l’accabler, mais j’étais moi-même très énervé, alors je n’ai pas pu m’empêcher de lui faire remarquer que c’était carrément le bordel dans son cimetière. Que le personnel allait à vau-l’eau. Que je venais à l’instant même d’un cimetière mieux tenu et que à foutre toutes ces tombes dans des pentes il n’arrivera rien de bon. « C’est comme ça qu’on paume tout ! » que j’lui fait. Il a beaucoup pleuré le pauvre homme. Je lui ai dit pour le rassurer que si ça se trouve il a paumé aucune tombe, qu’elle a glissé peut-être jusqu’à la fosse commune en bas de la pente. À ces mots il a sourit. Alors il m’a dépanné en m’expliquant que David, n’était peut-être pas perdu lui aussi mais qu’il a glissé dans la fausse commune avec la tombe 817. Les mexicains sont bien arrangeants.

Je suis rentré et j’ai raconté mon histoire une bière à la main à mes amis. Ils ont bien compris mes soucis. Eux-même, pensent que les choses filent un mauvais coton par ici. Ils disent que c’est dû à l’arrivée de ce couple en ville. El Tuerto (Le Borgne) et sa femme Pretty Eyes. Celle-ci est enceinte jusqu’au dents, mais cela fait deux ans déjà. Ce qu’ils veulent dire c’est que Pretty Eyes refuse d’accoucher de son mari qui traîne une sale réputation, et ça porte le mauvais œil à la ville. Alors, sans trop savoir pourquoi j’ai commencé à chercher ce couple dans Tijuana comme j’avais cherché David. C’est là que j’ai rencontré cette femme qui vend de la lingerie sexy au Borgne… des cadeaux pour sa femme, Pretty Eyes, qui en est très friande. « Je jarretelle le diable ! » m’a t-elle dit ou quelque chose comme ça !


Jean-Charles Hue

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