Dématérialisation
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DÉMATÉRIALISATION
Avec des travaux de
Isabelle Cornaro
Mario Garcia Torres
Serge Le Squer
Delphine Rigaud
Yann Sérandour
+ un livre de Mel Bochner
du 12 février au 10 mars 2007
vernissage lundi 12 février 2007 à 18 h
Quatrième séquence de RESITUATION, Dématérialisation fait suite à Production qui consistait en la réalisation d’une pièce immatérielle par Patrick Bernier, Olive Martin et Myriame El Yamani. Comme ces trois derniers, chacun à leur manière les cinq artistes invités pour la présente exposition remettent en crise l’idée de dématérialisation telle qu’elle a pu être entendue depuis les années 1960 et notamment depuis le célèbre essai de Lucy R. Lippard et de John Chandler (« The Dematerialization of Art », 1968). Si pour ces démarches actuelles l’objet n’est pas nécessairement à proscrire, c’est le concept même de dématérialisation qu’il s’agit de repenser. Les uns entamant une sorte de bilan des attitudes historiques (Isabelle Cornaro et Yann Sérandour) et de la plus-value formelle engendrée par le rejet apparent d’une esthétique des objets. Les autres mettant en résonance la question de la dématérialisation avec celle du travail (notamment Serge Le Squer) qui peut elle-même recouper celles de l’errance et de la pause (Delphine Rigaud et Mario Garcia Torres). D’autant plus que l’autre référent immatériel depuis une décennie est celui des dites nouvelles technologies de l’information et de la communication. Celles-ci ont-elles pour autant complètement changé le rapport au travail ou n’est-ce pas plutôt l’image du travail qui a été perçue comme en mutation 1 ? Y a-t-il alors lieu de penser que la dématérialisation est un trait d’époque ou n’est-ce pas plutôt là une idée commune de plus ? Toujours est-il que c’est sans doute l’exposition d’art qui a subi le plus le contre-coup de ces différentes vagues de dématérialisation, la rendant autant un réceptacle à projets (à l’instar du livre Working Drawings and Other Visible Things on Paper Not Necessarily Meant to Be Viewed as Art de Mel Bochner) qu’une monstration d’œuvres immédiatement palpables.
1 À ce sujet voir notamment un échange entre Boris Groys et Lars Bang Larsen sur www.artlies.org (un des sites internet présentés pendant Communication), « Do You Feel It ? Art, Work, Utopia and the Real » >>
Curateurs : Estelle Nabeyrat, Frédéric Maufras
Remerciements au Cabinet des estampes, Genève
RESITUATION
En partant d’un contexte singulier (celui d’un lieu d’exposition, dépendant d’une école supérieure d’art publique géographiquement à l’écart de la capitale française), il s’agit, pour le temps d’une série de projets, de sonder le format même de l’exposition à l’ère de l’art globalisé. L’idée initiale est de chercher des réponses localisées à la donne actuelle, en partant d’une « resituation ». Celle-ci repose en grande partie sur un examen critique de quelques traits récurrents du nouvel art international (par exemple, parmi d’autres : communication, globalisation, dématérialisation) tout en croisant des questions telles que celles de l’expérimentation dans la formation artistique, de la production ou encore de la subversion. Parler de « resituation » ne manque pas d’évoquer les analyses debordiennes. Alors qu’à l’heure de l’industrie culturelle triomphante, des codes spectaculaires surintégrés aux processus de fabrication et de monstration de l’art international, le contexte actuel est devenu encore quelque peu autre, il s’agit d’ausculter cette nouvelle situation : en sondant alors des voies d’expérimentation et de résistance critique possibles. Cette « resituation » se conçoit donc comme un séminaire en action qui mènera à une exposition globale pendant l’été 2007. Des séquences curatoriales qui pourront être exposantes pour certaines d’entre elles tout en intervenant dans d’autres formats : forum en ligne, workshop, conférences. Plutôt qu’organiser une énième exposition plus accrocheuse que jamais vu précédemment, le parti pris est celui de tenter une investigation à l’échelle d’une année. Pendant la durée de celle-ci il s’agit alors d’investir la box comme un laboratoire d’idée, de documentation et d’action.
Le cycle de RESITUATION se divise en neuf séquences. La dernière s’installera, en plus de la box, dans plusieurs lieux de Bourges, durant l'été 2007.
Avec le soutien du Ministère de la Culture et de la Communication, de la Direction Régionale des Affaires Culturelles du Centre, du Conseil Régional du Centre, de la Ville de Bourges, du Centre d’Études et de Développement Culturel - Partenaire de Clarc_chéquier Culture
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DEMATERIALISATION
With works by
Isabelle Cornaro
Mario Garcia Torres
Serge Le Squer
Delphine Rigaud
Yann Sérandour
+ a book by Mel Bochner
12 February–10 March 2007
Public opening : Monday 12 February 2007 at 18:00
The fourth sequence of RESITUATION, Dematerialisation is a follow-up to Production, which involved the creation of an immaterial work by Patrick Bernier, Olive Martin and Myriame El Yamani. Like these three artists, each of the five invitees taking part in this exhibition issues a radical, personal challenge to the idea of dematerialisation as it has been understood since the 1960s and, more particularly, since the publication in 1968 of Lucy Lippard's and John Chandler's famous essay "The Dematerialization of Art". While these current approaches do not necessarily exclude the object, the very concept of dematerialisation is being rethought. Isabelle Cornaro and Yann Sérandour attempt a summing-up of historical attitudes and of the formal added value generated by the seeming rejection of an aesthetics of the object. The others examine the reciprocity between materialisation and work (notably Serge Le Squer), a question that can find a fit with those of nomadism and pause (Delphine Rigaud and Mario Garcia Torres). This is particularly significant given that for the last decade the other immaterial referent has been the so-called new information and communication technologies. But have these latter completely changed the relationship with work, or is it not, rather, the image of work that is now perceived as undergoing change1? So are there grounds for considering dematerialisation a feature of its time, or is it not, rather, one more common opinion? The indisputable fact remains that the art exhibition has suffered most from the different waves of dematerialisation, which have made it as much a repository for projects (such as Mel Bochner's book Working Drawings and Other Visible Things on Paper Not Necessarily Meant to Be Viewed as Art) as a display of immediately tangible works.
1 For this issue, see, among other references, a discussion between Boris Groys and Lars Bang Larsen at http://www.artlies.org, one of the websites presented during Communication: "Do You Feel It? Art, Work, Utopia and the Real" >>
Curators: Estelle Nabeyrat and Frederic Maufras
Thanks to the Cabinet des estampes, Geneva
RESITUATION
In a singular context – that of an exhibition venue belonging to a State art school a long way from the French capital – the intention is to use a series of projects to explore the accepted exhibition format in the age of globalised art. The initial idea is to look for localised responses to the current state of affairs by beginning with a «resituation», this latter depending largely on a critical examination of certain recurring features of the new international art – communication, globalisation and dematerialisation, among others – while also looking into such issues as experimental art training, output and subversion. This reference to «resituation» inevitably puts one in mind of the analyses of Guy Debord. With the triumph of the culture industry – of spectacular codes over-integrated into the process of making and showing international art – the present context has shifted somewhat; and this new situation needs to be sounded out by exploring possible avenues of experimentation and critical resistance. Thus this «resituation» is designed as a seminar in action, one leading to a global exhibition during the summer of 2007. Some of these curatorial sequences will involve exhibitions while at the same time making use of other media: online forums, workshops, talks. Rather than organise the umpteenth better-than-ever-before exhibition, the intent is to attempt an investigation spread over a year; and during that year to use la box as a laboratory for ideas, documentation and action.
The RESITUATION cycle is divided into nine sequences of which the last will use, in addition to la box, several other venues in Bourges during Summer 2007.
With the backing of the Ministère de la Culture et de la Communication, Direction Régionale des Affaires Culturelles du Centre, Conseil Régional du Centre, Ville de Bourges, Centre d’Études et de Développement Culturel - Partner of Clarc_chéquier Culture