Les formes du délai
Une programmation proposée par Marie Cozette, Keren Detton et Julie Pellegrin
Le programme « Les formes du délai » se construit autour d’une absence : celle de l’œuvre finie et exposée. Constatant que l’œuvre déborde toujours le cadre spatio-temporel de son exposition, il s’agit de considérer le réseau de relations complexes dans lequel elle s’inscrit.
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Une programmation proposée par Marie Cozette, Keren Detton et Julie Pellegrin
Le programme « Les formes du délai » se construit autour d’une absence : celle de l’œuvre finie et exposée. Constatant que l’œuvre déborde toujours le cadre spatio-temporel de son exposition, il s’agit de considérer le réseau de relations complexes dans lequel elle s’inscrit. Autour d’elle se tisse en effet un enchaînement de pratiques et de discours qui lui sont antérieurs ou extérieurs (de la documentation à l’intention, de la fabrication à l’archive, des méthodes de l’artiste au récit du spectateur). « Les formes du délai » procède par chapitres qui évoquent ces différentes étapes sans volonté d’exhaustivité ni de chronologie. Cette approche favorise une compréhension renouvelée de l’œuvre, de son fonctionnement et de son devenir. Le regard sera dé-focalisé pour se concentrer sur les formes à partir desquelles l’œuvre naît et celles dans lesquelles elle se dissout.
Différents moments ponctueront l’année, mettant en balance l’effet d’annonce - avant que l’œuvre n’ait lieu - et l’expérience du retard - lorsque l’œuvre a déjà eu lieu. Ils seront « mis en formes » par les artistes et renverront chacun à des temporalités spécifiques, d’une heure ou une année entière. Le statut volontairement ambigu des productions présentées contribuera à en faire des objets de spéculation et d’expérimentation pures. Le programme croisera ainsi expositions, projections, performances et projets en ligne continue pour nourrir une interrogation commune sur les procédés des artistes, le discours institutionnel ou critique et les pratiques des spectateurs.
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PROJETS CONTINUS
décembre 2005 – juillet 2006
[les sources]
Sal Randolph – Reading Between
www.readingbetween.org
Née en 1959 à New York. Vit et travaille à New York.
Les projets de Sal Randolph impliquent une économie du don, des architectures sociales et une distribution gratuite des œuvres. Ils prennent place aussi bien sur Internet que dans l’espace réel. Depuis quelques temps, elle travaille autour des notions de copyleft et d’open source, de la distribution musicale (Opsound) à l’organisation politique (Opcopy). Ses autres projets récents comme Free Biennal ou Free Manifesta ont consisté à rassembler plusieurs centaines d’artistes pour des expositions ouvertes à tous dans l’espace public à New York et à Frankfort lors de Manifesta 4. Récemment, Sal Randolph a développé une série de travaux sous forme d’instructions et a créé un nouveau collectif, Be Something, pour un « art de situation expérimental et participatif ».
Pour « Les formes du délai », Sal Randolph a été sollicitée sur la nature de ses sources « d’inspiration ». Elle a ainsi choisi d’interroger ses sources écrites et les modalités de leur mise à disposition. Son projet, Reading Between, est mené à distance par le biais d’Internet pendant toute l’année et ouvert à tous. Cette investigation de la lecture comme processus collectif inclut des textes, des échanges d’instructions, la constitution de bibliothèques, des connections avec d’autres artistes bibliophiles...
http://salrandolph.com
[ détail & images ]
[le récit]
« Appel à témoin » appel à témoin : 33 (0)2 48 66 42 03
Quiconque le souhaite est invité à laisser un message sur un répondeur prévu à cet effet pour raconter une œuvre, sans donner le titre, ni le nom de l’artiste. Il s’agit de se remémorer une œuvre vue ou entendue avec tout ce que cela comporte : omissions, raccourcis, position du regardeur, interprétation… Puis d’enregistrer le récit de cette expérience sur le répondeur téléphonique, encouragé par l’anonymat, l’impersonnalité du dispositif et l’absence de contrôle… Une archive sonore sera ainsi constituée et pourra donner lieu à une édition sur CD, une publication ou toute autre forme appropriée. Cette archive remet en cause le principe même d’un classement et d’une historiographie pour mettre en avant la subjectivité du regard et des récits.
Ouvrir le répondeur
15 décembre 2005–22 janvier 2006
[l’interview]
« Project Room : une exposition sans œuvres »
Commissaire invité : Daniele Perra
avec : Marc Bauer, Whitney Bedford, Yael Davids, Jean-Pascal Flavien, Annalisa Furnari, Ryan Gander, Jérémie Gindre, Loredana Longo, Bas Louter et Christian Rainer.
« Project Room » est une exposition conçue par le commissaire italien Daniele Perra. Montré une première fois au Spazio Lima à Milan en mars 2005, le projet a fait l’objet d’une nouvelle présentation pour La Box.
L’exposition dévoile les processus de création et les méthodologies à l’origine du travail artistique. L’œuvre est ici racontée et sa genèse expliquée. « Project Room » ne montre pas d’œuvres achevées, mais dix vidéos d’artistes qui s’auto-interviewent et parlent ouvertement d’une pièce en cours, d’un projet qu’ils souhaitent réaliser ou de leur processus de création. L’exposition permet également de tracer une carte de la jeune création artistique internationale, avec une génération d’artistes nés entre 1967 et 1978 et originaires de Hollande, d’Italie, du Royaume-Uni, de Suisse, de France et des États-Unis. Leurs récits font apparaître des analogies et des divergences liées à leurs identités culturelles et à l’utilisation de différents médiums : photographie, dessin, vidéo, sculpture, son et performance. Cependant, au-delà de ces disparités, un élément commun et significatif ressort : la notion de projet et le sens marqué de l’organisation dans leurs méthodes de travail. L’objectif du projet consiste à nourrir la curiosité des visiteurs, en leur proposant de réfléchir aux mécanismes complexes des fondements d’un travail artistique. Les récits elliptiques des artistes permettent au spectateur d’imaginer une multitude de scénarios esthétiques à venir.
[ détail & images ]
9 février–18 mars 2006
[l’archive]
Édouard Boyer – zéro G : l’information hors gravité
http://zero_g.uing.net
Né en 1966 au Havre. Vit et travaille à Paris.
Invité à participer à la programmation « Les formes du délai », Edouard Boyer répond par la production et la diffusion d’une information décentrée, arrachée à la gravité du monde. Soulignant le paradoxe d’une actualité traitée de manière uniforme alors que par ailleurs, on célèbre l’utopie de l’information libre rendue possible par Internet, Edouard Boyer propose d’activer collectivement les outils d’une information, conçus spécialement afin de se soustraire à certains principes autoritaires (primat de l’écrit, figure du journaliste, répétition et usage des formats, des rubriques, des sujets, volonté d’objectivité…)
Depuis 2004, Edouard Boyer travaille sur le « protocole » SNOWI (pour Snowi is NOt WIllem). La matrice du projet est une base de données tentaculaire constituée de dessins réalisés par l’artiste « à la manière de » Willem, célèbre dessinateur de presse. Cette matière première, accumulée et classée, donne lieu à de multiples applications qui sont comme autant de strates successives venant modifier et enrichir en permanence le sens du travail initial : bandes dessinées, campagne publicitaire fictive élaborée par différents directeurs artistiques, invention d’un outil commercial par une consultante en management… Edouard Boyer pointe ici « la propriété en art, la validité de la signature, l’authenticité du style, l’idée d’œuvre collective, l’usage et l’économie dans la circulation des formes ».
Pour zéro G, Edouard Boyer poursuit l’appropriation du style de Willem mais en créant un vocabulaire émancipé du cadre restrictif de la vignette. Un site Internet (http://zero_g.uing.net) lui permet de transformer l’archive, constituée d’un millier de dessins, en base de données que l’on peut constamment réorganiser. Elle est mise à disposition avec pour seule consigne : produire de l’information. Décorative, alternative, décentrée, celle-ci sera susceptible de se propager sur n’importe quel support (papier peint, tatouage, tracts, affiches…) Le projet pourra se déployer en dehors de l’exposition et devenir, à l’usage, une langue visuelle, asynchrone, collective et ludique.
Avec la participation de Guillaume Cayrac, Fanny Chalier, Sylvain Daval, Sébastien Feugère, Sarah Foulquier, Liza Gabry, Emilie Maidon et Delphine Richer – en collaboration avec Philippe Bissières
[ détail & images ]
1er et 2 mars 2006
[l’apprentissage]
Rainer Ganahl – Lire Franz Fanon
www.ganahl.info/bourges.html
Né en en 1966 à Bludenz, Autriche. Vit et travaille à New York
Le travail de Rainer Ganahl contribue à analyser toutes les facettes de l’apprentissage. Il intègre directement son activité pédagogique à sa pratique d’artiste, que ce soit à travers ses séminaires, des lectures ou les heures passées à apprendre des langues étrangères. Ce qui l’intéresse, c’est moins la connaissance en soi que l’idéologie qui l’accompagne et les situations que cela crée.
Lors de ses séminaires, ce sont l’échange libre d’idées et l’apprentissage commun qui prévalent.
Rainer Ganahl conclura à la Box un cycle de séminaires sur l’auteur Franz Fanon.
www.ganahl.info
22 mars 2006
[la conférence]
Jérôme Bel – Le dernier spectacle (la conférence)
Chorégraphe français. Vit et travaille à Paris et Berlin.
En 2004, invité simultanément par le Hebbel Theater à Berlin, le TanzQuartier à Vienne et le Centre national de la danse à Paris, à rejouer Le dernier spectacle (1998), Jérôme Bel décide à la place de donner une conférence sur sa genèse. Le dernier spectacle confrontait les questions d’identité, d’authenticité et de plagiat à travers la mise en scène de quatre « danseurs » chargés d’interpréter Jérôme Bel, André Agassi, Hamlet et Susanne Linke. Partant du sentiment que la pièce avait été mal comprise, l’auteur décide de changer de medium, et d’utiliser la conférence comme un outil pour tenter de mieux articuler les enjeux de ce travail. Il recontextualise la pièce dans le champ théorique qui lui est propre au travers des textes de Peggy Phelan et Roland Barthes et dans sa situation artistique de l’époque. La conférence apparaît ainsi comme une réflexion sur les notions d’originalité perdue, de citation et de copyright, et d’intertextualité. Bel s’interroge sur la place de l’artiste comme spectateur et sur la manière d’organiser une subjectivité du public.
30 mars 2006 à 18 h 30
[le film favori]
Aurélien Froment - – Entre les boucles de Malte
Dans le cadre des «Formes du délai», Aurélien Froment a été invité à imaginer une séance de projection autour de ce que pourrait être son « film favori ».
« Très vite, de nombreuses possibilités me sont venues à l’esprit : il y avait l’incomparable premier film (l’enfance), le film culte (l’adolescence), le film de chevet (celui qu’on emporterait avec soi sur une île déserte) ou encore celui-là, idéal, qu’on a pas encore vu et qu’on espère voir un jour. Mais comment faire pour choisir ? Je laissai cette
question en suspens et décidai de me plonger dans la relecture d’un petit carnet sur lequel j’avais noté scrupuleusement, pendant de nombreuses années, chaque film que j’étais allé voir. J’avais accompagné les titres d’un nombre d’étoiles ou d’astérisques correspondant au degré de plaisir ou d’intérêt que m’avait alors procuré tel ou tel film. Il aurait été simple de présenter ce soir une sélection ou un choix parmi les films à étoiles, à astérisques nombreuses. En fait de classement, ces marques que j’avais faites aux films, ces étoiles et ces astérisques, apparaissaient comme des renvois, des retours, comme des preuves – malgré l’application qui précédait toujours l’entrée d’un nouveau titre sur les colonnes de la liste – que tout était oublié, ou presque. J’avais un texte à analyser – la liste des films –, des astérisques qui me renvoyaient au moment initial de la projection et, en guise de souvenirs, des notes de bas de page qui avaient disparu. »
Le travail d’Aurélien Froment est traversé par des intérêts mêlés pour la science-fiction, l’architecture et le cinéma. Ce dernier, à travers son histoire, ses formes et ses modes de narrations, occupe une place de choix dans l’imaginaire de l’artiste. Qu’il distribue des tracts à l’entrée des salles pour raconter la fin du film programmé, qu’il transporte des spectateurs dans une voiture en leur faisant écouter la bande-son du film Duel de Steven Spielberg, ou qu’il construise une maquette à partir de la fameuse scène de Fitzcarraldo de Werner Herzog où l’on voit un navire gravir une montagne, c’est toute une mémoire collective qu’il convie, rejoue et réinvestit de manière singulière. Explorant la conjonction entre imaginaire et réalisation concrète, Aurélien Froment interroge les notions de projection et d’utopie. Dans son dernier film, The Apse, the Bell and the Antelope, un narrateur nous guide à travers le dédale d’Arcosanti, la ville imaginée par l’architecte Paolo Soleri en plein désert d’Arizona. Une image de cette même ville s’était déjà glissée dans un précédent projet, un agenda de l’année 2030 réalisé en 2002. D’un projet à l’autre, Aurélien Froment construit ainsi un récit ouvert et fragmentaire dont ses œuvres constituent les indices et les jalons.
http://www.storegallery.co.uk/artists/froment/index.html
11 avril – 3 mai 2006
[la construction]
Thorsten Streichardt - Shell Shelf
Né en 1967 à Harsewinkel, Allemagne. Vit et travaille à Berlin.
Thorsten Streichardt a réalisé une collecte de « coquillages » à travers la ville. En écho à la présence d’innombrables fossiles dans la pierre calcaire des bâtiments, l’artiste fabrique ses propres coquillages, taillés au burin aux angles des édifices ou moulés dans les aspérités des façades. Cette récolte résulte de plusieurs semaines de négociations avec les responsables publics et les habitants de Bourges. Chacun a choisi de donner un morceau de son patrimoine. Les objets obtenus sont les indices d’une histoire « en creux » où les empreintes physiques (naturelles ou accidentelles) marquant les constructions se mêlent aux récits subjectifs d’un ensemble d’individus. L’exposition, en trois parties, présente les fruits de cette expérience urbaine : une collection de petites sculptures accompagnées des explications des « donateurs » et d’une documentation photo et vidéo. Le projet, né d’une résidence à la box, a également pris place dans les vitrines du Musée du Berry et du Muséum d’Histoire Naturelle. Thorsten Streichardt multiplie ainsi les contextes de lecture de son projet. Shell Shelf peut être vu comme une archéologie du présent qui témoigne du rapport à la propriété. Ou comme une manière d’accélérer le vieillissement d’une ville déjà marquée par le temps. Shell Shelf est aussi une réflexion sur la sculpture et sur le fait que toute forme est forcément construite, culturellement, historiquement, politiquement…
la box
L’exposition s’ouvre sur un diaporama d’images prises dans les divers endroits visités par Thorsten Streichardt lors de son séjour à Bourges. S’y succèdent des rencontres avec les habitants, des repérages, des actions de prélèvement, des gros plans alternant les cavités crées par l’artiste avec des dommages déjà existants. Dans la seconde salle sont exposés deux « coquillages » réalisés chez des particuliers et une dizaine d’autres, exécutés par un groupe d’étudiants de l’Ecole d’Art. Après leur avoir donné une rapide formation de taille de pierre, Thorsten Streichardt leur a demandé d’opérer dans le contexte de l’Ecole et de prendre chacun deux coquillages : l’un sur l’extérieur, l’autre à l’intérieur. Il s’agissait à la fois d’emporter un morceau du bâtiment et de laisser une marque durable à l’endroit de leur choix. L’ensemble de ces coquillages prend place sous une lumière vive qui accentue leur caractère éminemment sculptural, en soulignant le volume, les reliefs et la structure de la pierre.
Musée du Berry
Thorsten Streichardt a disposé dans les vitrines de la section archéologique du musée une dizaine de prélèvements et un moulage, réalisés sur des bâtiments représentatifs du patrimoine historique de Bourges : le Musée du Berry lui-même (mur latéral, socle dans la cour), la Cathédrale, ou l’Hôtel Lallemant (un gravier ramassé par une petite fille lors d’une promenade, et donné pour l’exposition). Les éclats ont été choisis et classés en fonction des thèmes qui structurent la muséographie, relatifs à l’architecture ou à la société : murs, sols, toilettes (éclat extrait des anciennes latrines des moines dans la cathédrale), huilerie, vie économique (les fragments viennent de pierres de taille de l’entreprise Jacquet). Présentés avec le même soin que les autres objets, ils sont porteurs d’une histoire, à la fois millénaire et contemporaine. La vidéo présentée à l’accueil retrace le parcours de l’artiste dans et autour du Musée avec l’aide de la conservatrice.
Muséum d’Histoire Naturelle
Les petites “sculptures” de Thorsten Streichardt mises en relation avec les minéraux du Muséum d’Histoire Naturelle privilégient un point de vue naturaliste sur les oeuvres. Une vitrine présente des prélèvements effectués par l’artiste avec le conservateur (empreintes ou éclats) autour du bâtiment. Chaque morceau de pierre a ensuite été examiné par la géologue du muséum qui a identifié la nature et la structure des matériaux et les a datés (pour la plupart du calcaire datant de 160 millions d’années). Ces objets ont été classés, numérotés puis mis en relation avec des pièces issues de la collection du muséum : de véritables fossiles (ou bébé fossiles), une plaque de calcaire du même type que celui dont a été extrait l’éclat placé à proximité, ou encore un moineau semblable à ceux qui ont creusé en le picorant un des murs extérieurs du muséum. Le seul élément venu d’ailleurs est une empreinte faite sur l’un des piliers de la cathédrale, dont le calcaire est constitué d’une accumulation de coquillages millénaires. Une vidéo documente les discussions entre l’artiste, le conservateur et les étudiants autour du bâtiment pour choisir les emplacements des prélèvements.
Pour télécharger le dossier de presse au format pdf (450 ko) >> ici
12 mai – 3 juin
[la recherche]
« Préfixes »
avec Keren Amiran, David Jourdan, Wolf von Kries, Caroline Molusson, Pascal Poulain
Cette exposition collective traitera de la question des mises en forme précédant l'œuvre finale. Il s’agit de mettre en avant la documentation qui nourrit le travail, l'articulation de ces sources, la conceptualisation et la "préfiguration", le processus de travail et les méthodes de chacun. Avec cette exposition, nous aimerions nous arrêter sur ce moment où l'œuvre est encore une possibilité parmi d'autres - tout en montrant que ces étapes peuvent être aussi et déjà des formes en elles-mêmes – et tenter d’identifier à quel moment l’œuvre devient œuvre. Jusqu’où il faut aller dans la mise en forme pour être satisfait ? Est-il seulement nécessaire d’aboutir à une forme définitive ?
Pour télécharger le dossier de presse au format pdf (1,5 Mo) >> ici
Keren Amiran
Née en 1975 à Tel-Aviv, Israël. Vit et travaille à Londres, Grande-Bretagne.
www.sprovieri.com/artists.php
David Jourdan
Né en 1974 en France. Vit et travaille à Vienne, Autriche.
www.willkommenimwunderland.net
Wolf von Kries
Né en 1971 à Berlin, Allemagne. Vit et travaille à Berlin.
www.wolfvonkries.de
Caroline Molusson
Né en 1976 en France. Vit et travaille à Bordeaux, France.
Pascal Poulain
Né en 1972 à La Roche-sur-Yon, France. Vit et travaille à Lyon, France.
www.pascalpoulain.net
13 juin – 13 juillet
[la photo-souvenir]
Daniel Buren
Né en 1938 à Boulogne-Billancourt. Vit et travaille in situ.
Depuis près de quarante ans, Daniel Buren photographie son travail. Cette documentation pléthorique est tout ce qu’il reste de la majeure partie de son œuvre aujourd’hui détruite. Si la moindre reproduction publiée porte la légende « photo-souvenir », le statut de ces images reste néanmoins ambigu : jusqu’à quel point peuvent-elles témoigner d’un travail passé ? Dans quelle mesure sont-elles autonomes ? Parce que l’image ne peut en aucun cas se substituer à l’expérience, le terme à connotation touristique choisi par Buren renvoie à la dérision d’une entreprise d’archivage qu’il mène néanmoins consciencieusement et, peut-être, à une critique lucide sur un certain « devenir carte postale » de l’œuvre d’art. La présentation de ces images sera l’occasion de revenir avec l’artiste sur la question des points de vue et du contexte, la nécessaire médiation du travail, les risques de manipulation mais aussi de mythification ce celui-ci, l’archive comme forme à part entière...
www.danielburen.com
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