Séminaire

L’objet de l’exposition : l'architecture exposée # 2

Séminaire de recherche conduit conjointement par le département d’histoire de l’art de l’Université François-Rabelais de Tours et l’École nationale supérieure d’art de Bourges en collaboration avec le Fonds Régional d'Art Contemporain de la Région Centre et le Centre de Création Contemporaine de Tours

Objectifs :
 
Ce séminaire de recherche procédera de façon et théorique et pratique en prenant l’exposition comme son objet d’étude, celle-ci étant ici considérée comme le médium institutionnel majeur de nos jours pour la monstration et la découverte de l’œuvre d’art, là où l’on bascule d’un régime de production (l’atelier, ...) en un régime de réception (la galerie, le musée, ...). L’exposition sera ainsi entreprise comme un discours, une pensée, un regard partagé au sens propre et figuré, comme une écriture plastique multiple, mais également comme une lecture plurielle, entre artiste, curator et spectateur.
En prenant l’exposition, au regard de son histoire au cours du 20e siècle, comme un objet et une forme en soi, une figure de style codée à décoder, la démarche de l’analyse proposée comportera les éléments méthodologiques classiques de la recherche initiale que peuvent être, parmi d’autres, la définition d’un sujet, l’établissement d’une bibliographie et d’une documentation, le repérage d’une iconographie et le développement d’une écriture critique.
Par la même occasion, quittant l’académie à proprement parler, et en considérant l’exposition comme une plateforme ouverte convoquant différentes disciplines ou stratégies de représentation, un récit fait de narrations entre le dit et des séquences de non dit, le séminaire développera une approche pluridisciplinaire et abordera également différents aspects de la pratique curatoriale professionnelle faisant partie de l’éventuelle vie active des étudiants du séminaire.

Dispositif :

Réunissant des étudiants (Licence 3, Master 1 et Master 2) de l’École nationale supérieure d’art de Bourges et des étudiants en Master 2 d’histoire de l’art de l’Université François-Rabelais de Tours, le séminaire opérera par une pédagogie du projet, un enseignement à la recherche et à la pratique par l’exemple concret, vivant, en dialogue direct avec les acteurs des travaux en cours.
Après le séminaire de l'année 2011/12 (« le cinéma exposé ») et celui de l'année passée (« l'architecture exposée # 1 »), le sujet retenu du séminaire, pour l'année 2012/13, sera celui de « l'architecture exposée # 2 », et plus particulièrement une focalisation sur les gestes et techniques d'exposition dans toutes leur diversité mais aussi comment l’œuvre d'art dans l'espace d'exposition ne peut pas être envisagée comme un panel de moyens d'exposer l'architecture.
Comment exposer l’architecture et l'art dans l'architecture ?
L'architecture, par principe, s'expose, aux regards et aux usages. C'est dans et par l'exposition (dans la ville, dans l'espace urbain, dans le paysage, …) que l'architecture peut prendre forme, sens ou valeur.
Mais exposer, c'est littéralement « poser hors de » : exposer l'architecture est l'action de poser celle-ci hors de son contexte d'origine. En échappant à sa propre place, l'architecture s'expose et l'exposition, littéralement, a lieu.
Comme le souligne Philip Ursprung, l'exposition d'architecture est aussi un paradoxe (ou plutôt une mise en abîme) : celui d’exposer l’architecture dans l’architecture.
Une journée d'étude et une publication devraient ponctuer la fin du séminaire L’objet de l’exposition : l'architecture exposée # 2, documentant, restituant et valorisant ainsi les travaux effectués dans ce cadre.

Évaluation :

L’évaluation s’effectuera sur le mode du contrôle continu (présences et participation active) et en fonction de la qualité analytique et formelle des travaux plastiques, des exposés effectués et des rendus écrits.

Indications bibliographiques :

- Françoise Boudon, Monique Mosser, « Les expositions d’architecture 1980-1983 », Revue de l’art, 1982, n° 58-59, p. 146-150
- Jean-Louis Cohen, Une cité à Chaillot : avant-première, Les éditions de l’imprimeur, Paris, 2001
- Catherine Coley, Danièle Pauly (éd.), Quand l’architecture internationale s’exposait 1922-1932, Lyon, Fage éditions, 2010
- Fabienne Couvert, Exposer l'architecture : le musée d'architecture en question, Rome, Diagonale, 1997
- Kristin Feireiss, The Art of Architecture Exhibitions, Nai Publishers, Rotterdam, 2001
- Henri-Pierre Jeudy, Exposer Exhiber, Les editions de la Villette, Condé-sur-Noireau, 1995
- Werner Szambien, Le musée d'architecture, Paris, Picard, 1988
- Simon Texier, L'architecture exposée. La Cité de l'architecture et du patrimoine, Gallimard, 2009
- Philip Ursprung, Herzog & De Meuron, Archéologie de l’imaginaire, Centre Canadien d’Architecture et Lars Müller Publishers, Baden, 2002
- En chantier : les collections du CCA 1989-1999, Centre Canadien d’Architecture, Montréal, 1999
D'autres références et indications bibliographiques seront communiquées au cours du séminaire.

Sites Internet

- Université François-Rabelais de Tours : http://www.univ-tours.fr
- Laboratoire InTRu : http://intru.univ-tours.fr
- École nationale supérieure d’art de Bourges : http://www.ensa-bourges.fr
- Fonds Régional d'Art Contemporain de la Région Centre (FRAC Centre) : http://www.frac-centre.fr
- Centre de Création Contemporaine (CCC) : http://www.ccc-art.com
- Atelier Calder : http://www.atelier-calder.com

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L’objet de l’exposition : l’architecture exposée #2

Journée d’étude

AfficheArchitecture exposee2
Vendredi 11 avril 2014
Université François-Rabelais - Tours
9h30 - 17h30
Entrée Libre
Amphi 3 extension


Organisée par le département d’histoire de l’art de l’Université François Rabelais de Tours, le laboratoire InTRu (Interactions, Transferts, Ruptures artistiques et culturels, EA 6301) et l’École Nationale Supérieure d’Art de Bourges.


Cette journée d’étude, s’inscrit dans le cadre du séminaire commun « L’objet de l’exposition » qui réunit des étudiants de master du département d’Histoire de l’art de l’Université François-Rabelais de Tours et de l’ENSA de Bourges.
Ce séminaire porte une réflexion sur l’exposition comprise en tant qu’objet d’étude à part entière. Celle-ci n’est pas seulement envisagée comme un matériau privilégié de l’histoire de l’art ou de la muséologie, mais comme une pratique qui est, par essence, aux croisements de différentes disciplines et qui génère donc des questionnements qui lui sont propres. Au regard de son histoire, qui l’a vue s’affirmer de plus en plus comme une pratique discursive jusqu’à donner à son créateur le statut d’auteur (le curateur), l’exposition est ainsi considérée comme un objet complexe et questionnée à travers toutes ses composantes, de sa production à sa réception. Dans ce but, le séminaire cherche à croiser les points de vue en sollicitant des chercheurs, des commissaires d’exposition, des responsables d’institutions culturelles ou des artistes.

Chaque année, « L’objet de l’exposition » se propose d’aborder ce vaste champ de recherche à travers le choix d’une thématique particulière, reprise lors d’une journée d’étude qui clôture le cycle. Après le « cinéma exposé » en 2011/12, c’est, pour une seconde année, « l’architecture exposée » qui est étudiée, en partenariat avec le Fonds Régional d’Art Contemporain de la région Centre.

Argumentaire de la journée d’étude
La première journée d’étude organisée dans le cadre de ce séminaire, le 3 mai 2013, nous a permis de poser les jalons d’une histoire des expositions d’architecture et des institutions qui lui sont consacrées. A cette occasion, nous avons pu noter à quel point cette histoire croise celles des discours sur l’architecture et contribue, en retour, à modifier le statut des outils de conception qu’utilise habituellement l’architecte. C’est donc, avant tout aux potentiels discursif et légitimant de l’exposition et des institutions qui l’accueillent que nous nous sommes intéressés.
Cette année, nous souhaitons compléter cette approche par une attention portée plus précisément sur les techniques et les « gestes » de mise en exposition. Ainsi, si commencer à assembler les éléments épars d’une histoire des expositions d’architecture semblait une étape nécessaire, ils nous semblent aujourd’hui que de véritables outils d’analyse de ces expositions manquent. Il n’existe ni vocabulaire, ni typologie des modes d’exposition qui fasse autorité et ce manque traduit peut-être notre incapacité à appréhender complètement les spécificités du langage expositionnel. Par contre, des outils existent déjà pour parler de l’œuvre, de l’installation et des différents médiums artistiques. Or, les démarches artistiques qui travaillent à révéler le cadre architectural de l’exposition, qui se sont emparées des techniques de conception de l’architecture et des objets qui en résultent, ne manquent pas.
Depuis, au moins les années 1960 et le rejet d’une conception autonome de l’œuvre d’art, les artistes ont développé un ensemble de pratiques qui prennent en compte l’espace, le contexte institutionnel comme des données inhérentes à leur création. Les interventions in situ et la critique institutionnelle ont largement contribué à la mise en valeur et donc à l’exposition, voire à la mise en péril de l’architecture. On pense notamment au travail d’artistes tels que Michael Asher, Daniel Buren, Gordon Matta-Clark ou Jean-Michel Sanejouand.
De même, les artistes s’approprient régulièrement le vocabulaire traditionnellement attaché au travail de l’architecte. Le plan, la maquette, les modélisations sont des médiums que l’on rencontre dans nombre d’installations. On pense cette fois, entre autres, aux projets de Dan Graham, Mike Kelley, Bertrand Lamarche ou Nicolas Moulin. Par la mise en scène des objets de projection de l’architecte, ces artistes font sans aucun doute œuvre d’exposition : ils prennent en charge, comme le ferait un commissaire d’exposition, la mise en vue des artefacts qui composent leurs dispositifs, à tel point que les frontières entre ces différents statuts en viennent à disparaître.
Le vocabulaire et les outils pour décrypter ce type de productions où l’artiste fait œuvre de l’exposition existent. Il nous semble donc possible de partir de ces « gestes », d’y puiser des modèles d’analyse, pour opérer un retour sur la pratique de l’exposition d’architecture, comme il nous semble nécessaire de faire appel aux compétences des scénographes, curateurs et autres praticiens de l’exposition. Comprendre comment se joue la mise en vue de l’objet architectural – qu’il s’agisse du bâtiment en lui-même, de l’espace de monstration ou de leur représentation – ne peut se faire qu’en croisant ces perspectives plurielles.
Cette journée d’étude sera l’occasion de créer le lieu de cet échange de points de vue et de compétences afin de favoriser une approche pluridisciplinaire de notre objet d’étude. Ainsi, suivant les réflexions menées dans le séminaire, les contributions provenant d’horizons divers seront privilégiées. Nous serons particulièrement sensible aux propositions provenant d’artistes qui expérimentent un rapport à l’architecture et de chercheurs qui s’y intéressent, ainsi qu’à celles qui seront portées par des scénographes, des responsables d’institutions culturelles et des commissaires d’expositions.
 
Programme
9H30 – 10h00 : Accueil des participants

10h00 : Introduction
Frédéric Herbin (InTRu, Université François-Rabelais de Tours)

10h20 : Sun Jung Yeo-Tamisier (docteure en études cinématographiques et audiovisuelles, IRCAV – Paris III-Sorbonne Nouvelle) : « Maquettes, dessins, cartes comme modes d’exposition de l’architecture chez Peter Greenaway »

11h00 : Pause

11h10 : Florent Perrier (docteur en esthétique et philosophie de l’art, IMEC, Archives Walter Benjamin de Berlin) : « Fors les murs – exposer l’utopie même (du phalanstère) »

11h50 : Sandra Emonet (auteure et réalisatrice sonore, rédactrice en chef d’AAAR.fr – Labomedia, Orléans) : « Quelques approches affectives de l’espace par le son »

12h30 : Pause déjeuner

14h30 : Daniel Chust Peters (artiste, doctorant en arts plastiques, Université Autonome de Barcelone) :
« L’atelier absent : l’espace de production artistique dans l’œuvre d’art »

15h10 : Florence Cheval (critique, doctorante en histoire de l’art, Université de Louvain-la-Neuve) et Béatrice Balcou (artiste, agrégée en arts plastiques) : « Performer l’exposition d’architecture ou comment mettre en mouvement les architectes ? »

15h50 : Pause

16h00 : Emmanuelle Chiappone-Piriou (chargée de programmation, Les Turbulences – FRAC Centre) :
« L’architecture en acte : exposer l’expérimentation »

16h40 : Conclusion – fin


Organisation : 
Frédéric Herbin (InTRu – Université François Rabelais de Tours) • Hervé Trioreau (École Nationale Supérieure d’Art de Bourges)

Ont suivis ce séminaire

les étudiants de l’option médiation culturelle et pratiques de l’exposition de l’Université de Tours :
 Camille Brosseaud, Murielle Chardron, Chloé Ducroq, Aurore Dufresne, Sarah Eddoha, Manon Périchon, Quentin Shigo, Victoire Varenne ;
les étudiants de l’École Nationale Supérieure d’Art de Bourges : 
Magaldi Natalia Bomtempo, Ismaïl Chekkali, Bruna Jorge, Marguerite Pierronnet, Lucie Pillon, Chiraz Salah, Maxime Thoreau

Contact :
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Information :
http://intru.hypotheses.org
http://www.ensa-bourges.fr

Affiche: Jérôme Valton

RadioRadio

Une radio temporaire de création fabriquée par des étudiant(e)s de l’Ensa Bourges
en FM : 105.1 à Bourges
et sur le web

Atelier sonore d’esthétique

Créé en 2005, l’Atelier sonore d’esthétique, est un séminaire de recherche esthétique en création sonore expérimentale — site web

Arts et créations sonores

Post-diplôme en partenariat avec le Conservatoire de musique et de danse de Bourges — d'électroacoustique — site web

dsra
document & art contemporain

3e cycle — avec l'ÉESI Poitiers-Angoulême — site web